Ils veulent exporter le miel algérien : Le plaidoyer des apiculteurs

Ils veulent exporter le miel algérien : Le plaidoyer des apiculteurs
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La filière apicole a connu des récoltes prometteuses pouvant atteindre les 60 000 t /an d’un miel d’excellente qualité, qui ne demande qu’à être labellisé 0en respectant les normes internationales.

Les apiculteurs déplorent l’absence d’un laboratoire d’analyses pour pouvoir exporter la production excédentaire. Alors que les autorités ne cessent de parler de la nécessité d’encourager la production nationale, le miel algérien demeure menacé par les importations massives.

Cette activité souffre du manque d’organisation et fait face à la spéculation au niveau des prix du miel sur le marché national, qui est «inondé par les produits importés», selon les producteurs.

«Ces contraintes disparaîtront si le problème de la création d’un laboratoire d’analyse est réglé», estime le président de la coopérative apicole de la wilaya d’Alger Haouas Saghour.  Dans ce cadre, la Fédération nationale des apiculteurs (FNAP) a saisie, hier, officiellement les autorités concernées pour la levée des contraintes empêchant l’exportation du miel algérien vers les marchés internationaux, citant en ce sens l’absence d’un laboratoire d’analyses répondant aux normes mondiales. «On adresse un appel à tous les partenaires, aussi bien privés que publics ayant des moyens, pour nous aider à mettre en place, un laboratoire d’analyses répondant aux normes requises, et qui va nous permettre d’exporter notre miel à l’étranger», a déclaré Mohamed Lakhal président de la FNAP. Il faut dire que le seul laboratoire qui existe est celui de l’Institut technique des élevages (Itelv), mais ne traite pas tous les paramètres du miel. «Nous avons des miels d’excellente qualité, c’est à nous de savoir les placer en respectant les normes internationales», a-t-il ajouté. L’exportation permettra en effet aux apiculteurs d’écouler la production excédentaire durant les bonnes campagnes dont la récolte peut atteindre les 60 000 tonnes de miel/an.

En attendant la création de ce laboratoire, les apiculteurs tentent de trouver d’autres niches d’exportation vers le Moyen-Orient où sont exportées actuellement une soixantaine de tonnes.   La Fédération des apiculteurs est en contact avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) pour constituer un consortium d’exportateurs de miel, a indiqué Mokrane Nouad, expert agroalimentaire auprès de cette organisation. «Etant donné que la filière apicole veut affronter le marché international, il y a possibilité de monter un consortium d’exportation du miel d’Algérie sous l’égide de l’Onudi», a souligné cet expert. Ce consortium va aider à structurer la filière et à mettre à niveau les opérateurs afin qu’ils puissent accéder aux marchés internationaux notamment européens. L’Algérie c’est 1,4 million de ruches productrices de miel, d’où la production qui a atteint les 30 000 tonnes en 2014, alors qu’une récolte prometteuse est attendue cette année à la faveur de conditions climatiques favorables. Le développement qu’a connu cette filière a engendré une hausse de la production et une diversification des produits de la ruche. Les apiculteurs, sillonnant tout le territoire national, font jusqu’à huit transhumances par an. La filière apicole prévoit d’atteindre une production de 100 000 tonnes en 2020 avec la mise en œuvre du programme d’installation d’un million de ruches supplémentaires. Ce programme permettra la création de 200 000 emplois, soit le double des emplois générés actuellement.

A. B.