Ils transportent la drogue dans les trains Oran-Alger Les passeurs de cannabis, ces nouveaux voyageurs

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«Les trafiquants de résine de cannabis développent leur champ d’activité, d’autant que la quantité de drogue est de plus en plus importante».

Les éléments de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Chlef ont arrêté plusieurs personnes utilisant les trains sur l’axe «Oran-Alger» pour faire passer de la résine de cannabis. Habituellement, ces trafiquants utilisent des véhicules ou d’autres moyens «classiques» pour transporter la drogue. Aujourd’hui, ils ont développé leurs activités en prenant le train comme nouveau mode opératoire pour passer inaperçus et se fondre dans la masse, avec la présence importante des gendarmes sur l’ensemble du territoire.

«Les trafiquants de résine de cannabis développent leur champ d’activité, d’autant que la quantité de drogue est de plus en plus importante», a affirmé le lieutenant-colonel de la GN de Chlef, Amyour Tayeb, lors d’une conférence de presse animée avant-hier au siége du groupement de la GN de la wilaya de Chlef.

Les trafiquants utilisent désormais les trains de la SNTF sur l’axe Oran-Alger pour faire passer des quantités de résine de cannabis, sans être repérés par les gendarmes. Une nouvelle technique qui semble bien marcher, surtout que le contrôle dans les trains n’est pas aussi important que dans les autres moyens de transport. «Certes, il s’agit là de petites quantités qui ont été découvertes par nos éléments.

Nous avons localisé des centaines de grammes de kif traité, prêts à être vendus à Alger, via les trains de la SNTF. Mais le danger est beaucoup plus important, car à l’avenir ces trafiquants vont user de tous les stratagèmes pour faire passer plusieurs kilos de kif traité», a expliqué le conférencier. En effet, ces nouveaux «passeurs» de cannabis n’hésitent pas à transférer des quantités de drogue via les trains. Cette nouvelle tactique appliquée par les réseaux de drogue a toutefois conduit les gendarmes à contrôler les trains, afin de faire échec aux tentatives des narcotrafiquants. D’ailleurs, la GN de la wilaya de Chlef va créer, d’ici à la fin 2011, une nouvelle section pour contrôler les trains, car si les trafics augmentent il est indispensable de faire mieux du côté des gendarmes.

La traque des «touristes du cannabis» s’intensifie

Cent cinquante ressortissants maliens, camerounais, guinéens et nigériens, ont été interpellés au cours d’opérations en possession de petites quantités de drogue. La Gendarmerie nationale a procédé, depuis l’année passée et jusqu’à ce jour, à 1 250 arrestations dans différents quartiers, lors de contrôles à grande échelle axés sur la recherche de drogue.

Un procès-verbal a été dressé à l’encontre de ces ressortissants africains de différentes nationalités. Les gendarmes ont contrôlé, à l’aide de chiens pisteurs, des appartements loués par des Africains, notamment dans la commune de Zéralda, à Alger, là où une bonne partie de la communauté africaine réside. De luxueuses villas sont louées par des ressortissants africains de différentes nationalités.

Il s’agit généralement de Maliens, Nigériens, Camerounais, Tchadiens et Ivoiriens qui louent dans des quartiers résidentiels, d’autant qu’ils ont les moyens financiers. C’est avec de l’argent sale, tiré d’un commerce illégal, que certains de ces Africains louent dans des endroits de luxe.

Ils s’installent souvent avec leurs familles en Algérie, plus particulièrement dans la capitale et d’autres villes du Centre du pays. Plusieurs opérations coup-de-poing ont été lancées depuis l’année dernière dans divers quartiers de la capitale et autres wilayas. Dans la commune de Zéralda, à titre d’exemple, une opération a été menée au mois de mars dernier. Plusieurs ressortissants maliens ont été arrêtés chez eux. Des quantités de résine de cannabis ont été saisies au cours de certaines opérations nocturnes.

Chaque année, près d’une centaine d’opérations similaires sont lancées par les gendarmes dans la banlieue algéroise. Des autobus et des voitures parqués dans les quartiers et places publiques ont été également passés au peigne fin par des brigades de la GN d’Alger. Souvent lors de ces opératons les gendarmes tombent sur des personnes ayant une petite quantité de cannabis.

Ces «touristes de la drogue» viennent du Mali et d’autres pays voisins. Ils vendent leur drogue dans les quartiers chics, et il s’agit souvent de petites quantités de cocaïne et d’héroïne que les gendarmes saisissent. Selon un bilan provisoire de 2010, 114,4 grammes de cocaïne, 1 000 g de haschich et plus de 150 000 comprimés de psychotropes ont été saisis. Mieux encore, plus de dix réseaux de trafic de drogue ont été démantelés durant les neuf premiers mois de l’année. Par ailleurs, plus de 20 tonnes de résine de cannabis ont été récupérées depuis le début de cette année. Ces tonnes de drogue sont produites, stockées puis envoyées vers l’Algérie à partir de nos frontières ouest et sud-ouest. La drogue est cultivée par de jeunes agriculteurs marocains qui tirent un bénéfice important de cette activité illicite.

Pour faire face à cette menace, la Gendarmerie nationale avait mobilisé, en 2009, plus de 8 000 gendarmes aux frontières ouest et sud-ouest du pays. Bien équipés et soigneusement entraînés pour ce genre de mission, les gendarmes ont réussi à mettre la main sur plusieurs quantités de drogue, et surtout démantelé des réseaux étrangers et locaux de trafic de drogue.

Par Sofiane Abi