La contrefaçon gagne du terrain en Algérie, notamment à Oran avec la commercialisation, cette fois-ci, de produits cosmétiques contrefaits parmi lesquels des écrans solaires. Ces produits sont malheureusement vendus au su et au vu de tout le monde, au marché de M’dina J’dida, l’un des quartiers les plus fréquentés de la ville.
Il y a quelques jours, une femme attirée par le prix peu élevé d’un produit de protection solaire s’est retrouvée le lendemain, après son utilisation, avec des rougeurs, plein le visage.
«C’est, lui a expliqué un dermatologue, une hypersensibilité due à l’un des composants que contient le produit que vous avez utilisé». Ce cas n’est pas unique, malheureusement, puisqu’elles sont nombreuses, ces femmes, à avoir été confrontées à ce problème d’hypersensibilité.
Pourtant, la différence des prix devrait éveiller les soupçons et sensibiliser les consommateurs sur une éventuelle fraude en matière de qualité et de conformité et d»authenticité des produits. Ces derniers sont cédés entre 400 et 600 dinars, le tube contre 1.300 et 2.500 dinars (selon les marques) au niveau des pharmacies.
De quoi s’interroger et donner à réfléchir sur la qualité et la conformité de ces écrans solaires qui, malheureusement, inondent le marché. Selon des dermatologues installés à Oran, ces produits achetés sans ordonnance ou prescription d’un spécialiste, peuvent avoir des conséquences graves sur la santé du consommateur car ils proviennent de circuits non contrôlés et n’ont pas été testés pour s’assurer de leur conformité.
En somme un véritable danger pour la santé de nos citoyens consommateurs, car acheter des produits non contrôlés, de surcroit provenant de circuits informels peut être à l’origine de plusieurs pathologies dermiques, comme nous l’a indiqué hier, un spécialiste en dermatologie à Oran.
Des produits refoulés au port
La sonnette d’alarme est tirée et les dermatologues lancent un appel aux consommateurs pour éviter tout achat de produits en dehors des officines, surtout lorsqu’il s’agit d’écrans destinés à protéger la peau contre les rayons ultra-violets A (UVA) et les B (UVB).
«De grandes quantités de produits cosmétiques ont été refoulées au port d’Oran pour absence de mentions de conformité», précisent, pour leur part, les services du commerce. Face à l’ampleur de ce phénomène, les services du commerce doivent renforcer leur dispositif de contrôle et cibler ces marchands ambulants qui continuent à proposer sur le marché des produits de provenance douteuse.
En effet, depuis quelques années, le phénomène de la contrefaçon a pris de l’ampleur en Algérie, à la faveur de la démonopolisation du commerce extérieur et de la montée de plusieurs importateurs dits indépendants et sans expérience, mais recherchant beaucoup plus la maîtrise des coûts. Il faut savoir que 70% des produits contrefaits dans le monde (produits de toilette, textile, pièces détachées, appareils électriques et électroménagers, etc) sont écoulés en Afrique.
Les contrefacteurs sont même arrivés à imiter des produits pharmaceutiques et des médicaments qu’ils n’hésitent pas à écouler notamment dans les régions subsahariennes.
Si en Algérie les services de la Douane n’ont intercepté jusqu’ici aucun médicament contrefait aux frontières, il n’en demeure pas moins que nombre de produits notamment des CD, des livres, des détergents, des logiciels, des cassettes vidéo, des œuvres audiovisuelles et musicales sont systématiquement piratés et contrefaits pour être revendus par la suite sur le marché informel. A cela s’ajoutent d’autres produits cosmétiques contrefaits saisis au niveau du port d’Oran dont l’affaire des shampoings et déodorants.
A. Souleimane
