Ils sont prêts à tous les sacrifices pour l’acquérir Voiture : l’obsession des jeunes Algériens

Ils sont prêts à tous les sacrifices pour l’acquérir Voiture : l’obsession des jeunes Algériens

Posséder un véhicule est devenu ces dernières années la première préoccupation des Algériens, notamment les jeunes. Il constitue l’objectif majeur à atteindre après avoir obtenu un emploi.

La voiture est, en effet, devenu un symbole de réussite et offre un certain statut dans une société de plus en plus matérialiste. Cela sans oublier bien évidemment l’utilité de ce moyen de déplacement dans la vie quotidienne et la liberté de mobilité qu’il assure. «Un homme qui n’a pas de voiture n’a rien», estiment les jeunes d’aujourd’hui qui affirment être prêts à tous les sacrifices pour parvenir à «circuler sans contrainte aucune».



Pour ceux qui occupent des potes d’emploi permanents, la voiture représente un moyen indispensable pour rejoindre tranquillement leurs lieux de travail, regagner leurs demeures en toute quiétude et se permettre de se déplacer pendant les week-ends et les vacances.

Avec le problème de transport qui prévaut dans la plupart des grandes villes du pays et l’indisponibilité de moyens de transport du personnel dans la majorité des entreprises et administrations, les employés se trouvent contraints de «se serrer la ceinture» et exercer des activités parallèles pendant le week-end et le congé annuel rien que pour acquérir un véhicule.

La difficulté de posséder un véhicule s’est exacerbée après la suspension du crédit à la consommation, ce qui a poussé les travailleurs à chercher d’autres sources de revenus pour atteindre cet objectif.

Certains employés recourent, parfois, même à prendre de longs congés de «maladie» et exercer des activités plus rentables et n’ayant, dans la plupart des cas, aucune relation avec leur spécialité et niveau de formation.

«Avec les salaires actuels et la chute du pouvoir d’achat, il est impossible pour un simple employé d’acheter un véhicule. Moi personnellement, j’ai pris près de deux années de faux congé maladie, une période durant laquelle j’ai exercé dans le commerce informel, ce qui m’a permis d’épargner soixante millions de centimes. J’ai fini par réaliser mon rêve et j’ai regagné tranquillement mon poste d’emploi», témoigne Ali, cadre moyen dans une administration centrale à Alger. «C’est la solution pour des milliers de simples fonctionnaires. Je connais pas moins d’une vingtaine de personnes qui ont fait la même chose, car si on se contente des faibles salaires que nous percevons, il nous sera impossible de posséder un véhicule», ajoute notre interlocuteur.

En outre, ceux n’ayant pas un emploi stable ne ménagent aucun effort et exercent diverses activités, plus souvent dans des conditions difficiles, dans cette optique.

Commerce informel, travail dans des chantiers, des cafés et restaurants, etc., tous les chemins semblent bons et rien ne peut dissuader les jeunes d’aujourd’hui, tant ils sont obsédés par le véhicule.

Et comme le marché national de l’emploi n’offre pas beaucoup d’opportunités, la voiture devient une source de revenu pour ces jeunes qui deviennent, dans la plupart des cas, des transporteurs clandestins de voyageurs. Un créneau qui est devenu, il faut le dire, très porteur en raison des défaillances qui caractérisent le secteur du transport dans notre pays.

M.F