Ils sont mûs par le même objectif,Chrétiens et musulmans face à Moubarak

Ils sont mûs par le même objectif,Chrétiens et musulmans face à Moubarak

Les Egyptiens semblent déterminés à aller jusqu’au bout pour exiger le départ du Président Hosni Moubarak.

Ce dimanche matin, côte à côte avec les musulmans, de nombreux coptes, ou chrétiens d’Egypte, avaient manifesté ensemble sur la place Tahrir pour réclamer le départ du Président. Ce dernier, est accusé par plusieurs opposants de «persécution» de la minorité copte d’Egypte.



Sur cette place du centre de la capitale égyptienne, une messe a débuté devant un millier de fidèles, célébrée par un prêtre copte arborant une croix. «Dieu, bénis nos morts, Dieu, bénis notre pays», répétait le prêtre. A ses côtés se tenait un cheikh tenant un Coran devant des fidèles qui répétaient en chœur : «Une seule main, une seule main.» Pour éviter tout débordement, l’armée a renforcé sa présence sur les lieux, épicentre du mouvement de contestation anti-Moubarak, alors que la vie semblait doucement reprendre au Caire où de nombreux commerces ont rouvert ainsi que des routes et des ponts, au 13e jour de la révolte. Les soldats ont pris position sur le pont du 6-Octobre, près de la place Tahrir, qui a servi aux partisans du Président Hosni Moubarak pour attaquer les manifestants rassemblés sur la place le 2 février.

Les violences ont fait au moins 11 morts selon un dernier bilan officiel. L’armée a également renforcé sa présence près du Musée égyptien. Les barricades formées par les anti-Moubarak, présents ce dimanche par centaines et rejoints petit à petit par des Cairotes sur la place, étaient toujours là, selon un journaliste de l’AFP sur place. Les soldats, portant casques et gilets pare-balles, ont renforcé les contrôles et étaient plus nombreux aux accès de Tahrir tout comme les comités populaires mis en place par les manifestants à l’intérieur de la place. Des dizaines de manifestants étaient toujours assis devant les chars de l’armée pour les empêcher de partir de Tahrir, où l’ambiance était calme et des centaines de manifestants se réveillaient après une nouvelle nuit sous des tentes improvisées, malgré l’imposition d’un couvre-feu nocturne. Le centre du Caire reprenait doucement son rythme normal, de nombreux commerces ayant rouvert près de la place. Les routes étaient remplies d’automobilistes et de piétons et les embouteillages étaient de retour tout comme les klaxons des voitures. «Bienvenue à la terre de la liberté, nous faisons l’Histoire ici», dit un membre des comités populaires.