Ils sont immatriculés au consulat général d’Algérie à Paris : 745 Algériens vivent dans les territoires français d’outre-mer

Ils sont immatriculés au consulat général d’Algérie à Paris : 745 Algériens vivent dans les territoires français d’outre-mer

Certains vivent en Nouvelle-Calédonie. Ils sont les descendants des déportés des révoltes du XIXe siècle contre l’occupation française.

Sept cent quarante-cinq Algériens qui vivent dans les territoires français d’outre-mer sont immatriculés au consulat général à Paris. Ce chiffre non exhaustif ne comprend pas les compatriotes qui ne disposent pas de cartes consulaires ou les Français d’origine algérienne qui ne portent pas la nationalité de leurs aïeuls. Parmi ces derniers, figurent des descendants des déportés de Nouvelle-Calédonie. Cet archipel situé en Océanie (dans le Pacifique Sud) a accueilli il y a deux siècles (entre 1864 et 1897) environ 2 000 Algériens.

La plupart y ont été envoyés de force pour avoir mené une insurrection contre la présence française en Algérie. Les déportés les plus emblématiques sont Ameziane Ben Echeikh Aheddadh et Cheikh Mohamed El-Mokrani, chefs de la révolte de 1871. Ils ont été, avec leurs hommes, forcés à l’exil et réduits au statut de bagnards, à des milliers de kilomètres de chez eux. Depuis quelques années, des initiatives privées ont permis aux descendants des déportés de renouer avec l’Algérie, notamment à travers des voyages. Certains ont également effectué des démarches auprès des services consulaires, en vue d’une régularisation administrative.

Les Algériens de Nouvelle-Calédonie et des autres territoires d’outre-mer dépendent du consulat général d’Algérie à Paris. Compte tenu de la distance qui les sépare de l’Hexagone, des facilitations leur ont été accordées pour la délivrance de certaines pièces administratives. Il leur est aussi possible de recourir à des procurations pour certaines démarches. Mais il semble bien que ces mesures ne suffisent pas. Les descendants des Algériens de Nouvelle-Calédonie ont encore beaucoup de mal à obtenir un passeport algérien. Certains y renoncent tout simplement parce que le coût du voyage est onéreux jusqu’à Paris ou à Alger où ils doivent rassembler des pièces manquant à leurs dossiers. Tout dernièrement, une histoire a ému la Toile et a fait réagir l’ambassadeur d’Algérie en France, Abdelkader Mesdoua. Elle concerne Lucette-Halima Benamar, une vieille dame, petite-fille de déporté qui vient de décéder sans avoir pu se rendre en Algérie, durant sa vie.

Cette femme apparue dans un documentaire diffusé, il y a quelques années, sur les Algériens de Nouvelle-Caledonie avait pourtant émis le souhait de renouer avec les siens. “Avant de mourir, j’aimerais bien recevoir ne serait-ce qu’un coup de fil d’un lointain petit-cousin. Cette voix va me permettre de partir en paix”, avait-elle confié en larmes. Dans un tweet, M. Mesdoua a affirmé avoir pris contact avec sa fille pour lui présenter ses condoléances. Il a saisi cette occasion aussi pour affirmer que des actions sont engagées pour renforcer les contacts entre le consulat d’Algérie à Paris et les Algériens des territoires d’Outre-mer de la France. Pour être plus à l’écoute des besoins de cette communauté, une rencontre est, par ailleurs, envisagée. Elle devra se tenir prochainement et vise à mettre en place un réseau d’entraide et de solidarité.

De Paris : Samia Lokmane-Khelil