Ils sont évalués à des millions de dollars ,Les biens immobiliers des Bedjaoui à Montréal

Ils sont évalués à des millions de dollars ,Les biens immobiliers des Bedjaoui à Montréal

L’affaire a fait les manchettes des médias québécois : le neveu de l’ex-chef de la diplomatie algérienne a acquis des biens immobiliers à Montréal à des prix qui dépassent tout entendement.

Se trouvant au cœur d’un scandale de pots-de-vin mis au jour par une enquête du parquet de Milan, en Italie, Farid Bedjaoui, entré en partenariat avec SNC-Lavalin dans plusieurs projets, a multiplié l’acquisition de biens dans la métropole québécoise. Jean-François Cloutier de TVA (télévision du groupe Québecor) a révélé, dans une enquête parue dans Le Journal de Montréal de vendredi dernier, l’ampleur de ce patrimoine.

Selon l’enquêteur, la famille de Farid Bedjaoui, qui réside désormais à Dubaï où il a acheté une maison qui coûterait entre 25 et 35 millions de dollars, est détentrice de luxueuses propriétés à Montréal. Ainsi, Ryad Bedjaoui, frère de Farid, a acheté, en 2010, pour le compte de sa compagnie, un terrain pour 3,7 millions de dollars, terrain resté à ce jour vacant.

Un appartement haut standing appartenant à la famille est évalué à 1 million de dollars, alors qu’une autre maison située dans un quartier chic de Westmount coûterait la bagatelle de 1,3 million de dollars, selon l’enquête de M. Cloutier, qui précise que les deux frères de Farid, Réda et Ryad, leurs épouses et son père sont propriétaires d’autres maisons à Westmount et à l’Île-des-Sœurs. Tout ce patrimoine aurait pu passer sous silence, mais le fait est que Farid Bedjaoui est cité dans l’enquête de la justice italienne et SNC-Lavalin est sous enquête pour une affaire de corruption. Bedjaoui aurait touché 198 millions d’euros en pots-de-vin de la part de l’entreprise italienne Saipem, une filiale du groupe pétrolier ENI, laquelle a obtenu des contrats d’une valeur de 11 milliards de dollars auprès de Sonatrach.

Le versement des pots-de-vin aurait été effectué au profit d’une boîte que contrôle Farid Bedjaoui, en l’occurrence Pearl Partners Limited, enregistrée à Hong-Kong.

Une entreprise qui n’a aucune activité en Algérie. Par contre, une autre compagnie des Bedjaoui domiciliée à Dubaï, Ouais Group Engineering and Contracting (Ogec), est présente en Algérie dans le cadre d’un contrat avec SNC-Lavalin pour la réalisation d’un tronçon de pipeline.

Ces deux partenaires ont déjà travaillé ensemble dans d’autres projets en Algérie. Des investigations médiatiques menées conjointement en Italie et au Québec ont mis en cause Farid Bedjaoui qui aurait intercédé en faveur de SNC-Lavalin pour l’obtention de contrats de plus de 1 milliard de dollars. Tout comme Saipem, le géant du génie civil québécois a recouru aux services du nouveau golden boy algérien qui est, par ailleurs, détenteur d’un passeport canadien.

Signalons, enfin, que SNC-Lavalin est sous les fourches caudines d’une enquête pour corruption en Libye ainsi qu’à Montréal dans le projet du CUSM (Centre universitaire de santé McGill).

Y. A