Les agréments seront délivrés de manière à permettre aux partis de se préparer aux prochaines échéances
L’approche des élections législatives et locales ne fait qu’exacerber le courroux des leaders politiques.
Les services du département de l’intérieur procèderont dès aujourd’hui à l’examen des demandes d’autorisation d’organisation des congrès constitutifs des nouveaux partis. Contacté hier, à ce propos, Djamel Benabdeslam, l’ex-responsable d’El Islah, a affirmé que «le ministère de l’Intérieur leur a promis de délivrer l’autorisation de tenir le congrès constitutif avant de passer à l’étude du dossier de la demande d’agrément», qui interviendra, selon lui «avec l’adoption finale de la nouvelle loi sur les partis». Ce dernier fort de son expérience à la tête d’El Islah, affirme être «déjà prêt pour le congrès et les listes de candidatures pour les prochaines législatives». «L’opération d’examen des dossiers de nouveaux partis sera entamée dès aujourd’hui», a affirmé le ministre de l’Intérieur, Ould Kablia. «On est en train d’appliquer les dispositions d’une nouvelle loi qui n’est pas encore adoptée», selon Chafik Mesbah, un consultant politique. «Les pouvoirs publics veulent gagner du temps en expédiant les formalités administratives avant la promulgation de la nouvelle loi et la signature du décret d’application par le président de la République», a-t-il indiqué. Dans cet ordre d’idées, cet observateur dira que «le secrétaire général du FLN, qui n’a pas souhaité la participation de nouvelles formations politiques, a été désavoué par le président de la République lors de sa dernière sortie médiatique à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire».
Cependant, il a souligné que le vrai problème est plus profond et se situe ailleurs que la distribution d’agréments. Et d’ajouter, qu’«il faut s’attendre à un taux d’abstention record lors des prochaines joutes électorales et pour s’en convaincre, il n’y a qu’à jauger un peu l’état d’esprit de la majorité de la population». En fait, la participation qu’on veut «massive» aux législatives prochaines a fini par renverser la vapeur en faveur de l’octroi d’agréments aux nouvelles formations dont la majorité d’entre elles sont en attente de ce sésame depuis plusieurs années. Cela est d’autant plus vrai, selon les observateurs, que la politique des quotas est d’ores et déjà remise au goût du jour par les acteurs politiques, et non des moindres, à l’image de Abdelaziz Belkhadem. Malgré la génuflexion observée depuis, l’autorisation quémandée en contrepartie de soutien tous azimuts, n’a jamais été au rendez-vous. Dans ce contexte, le ministre de l’Intérieur Ould Kablia a affirmé que si les documents exigés par l’administration sont fournis à temps par les concernés, les agréments seront délivrés de manière à permettre aux partis de se préparer aux prochaines échéances. Selon le ministre, le nombre de demandes qui était d’une quarantaine initialement, a été ramené à «une quinzaine». Certains prétendants à l’agrément ont participé à la gestion des affaires dans d’anciens gouvernements. Ils sont aussi des membres influents, voire des leaders des partis déjà existants sur la scène politique. C’est, en quelque sorte, les dénominateurs communs, des prétendants à la création de nouvelles formations politiques. Parmi ces partis, on note de plus en plus d’islamistes qui sont impatients à entrer en compétition électoraliste.
A leur tête, le Front pour la justice et le développement (FJD) de Abdallah Djaballah, un habitué de la scène politique, plusieurs fois évincé par les mouvements de redressement. Le transfuge du MSP, Abdelmadjid Menasra, est sur la même lancée avec sa nouvelle formation, le Front national pour le changement. Mohamed Saïd, ancien bras droit de Taleb Ibrahimi, est sur la même longueur d’onde que ses deux congénères de la même mouvance politique. Djamel Benabdeslam, ancien secrétaire général du parti islamiste El Islah, a, quant à lui, lancé en octobre dernier, le Front de l’Algérie nouvelle.
A côté des islamistes, on trouve ceux qui se revendiquent de la famille révolutionnaire. Parmi eux, se réclamant du courant nationaliste, Tahar Benbaïbèche a annoncé la création d’un nouveau parti, Hizb el fadjr el jadid tandis que Khaled Bounedjma a lancé le Fnjs (Front national pour la justice sociale). Le leader de l’UDR, Amara Benyounès, et Sid Ahmed Ghozali, ex-Premier ministre en attente d’agrément depuis près d’une décennie, ne désespèrent pas d’avoir un jour le feu vert du département d’Ould Kablia pour entrer en lice. 15 partis sont sur la liste d’attente.