Les électeurs ont estimé qu’ils avaient mieux à faire que d’aller glisser leur bulletin dans l’urne
Les citoyens ont préféré rester chez eux plutôt que d’opérer un choix entre les islamistes et le FLN.
Désormais, les élections législatives font partie du passé. Les résultats du scrutin ont donné le FLN comme grand vainqueur des dites élections avec 222 sièges. Pour la petite histoire, «les islamistes» sous la bannière de «l’Alliance verte» se sont fait «laminer»; c’est donc la fête pour certains. Mais si l’on veut approfondir la compréhension un peu plus sur cette histoire de bulletins proposés à l’Algérien, on se rend compte rapidement, qu’à part les 40 bulletins en plus de ceux des indépendants, le choix des listes qui leur est offert n’est en vérité que celui du FLN ou les islamistes. C’est dire tout le sens de la «victoire» annoncée aujourd’hui.
Voyons de près l’origine d’un tel score. Pas la peine de chercher plus loin, car quelques fragments de réponse se trouvent en face de nous. D’abord, quand on voit que 57,1% des électeurs ont préféré s’abstenir, il n’y a pas lieu de se poser des questions.
Par rapport aux précédentes élections législatives (2007), les chiffres ont connu un progrès quant à l’adhésion de l’électorat. Mais la vérité est que près de 60% des électeurs ont estimé qu’ils avaient mieux à faire que d’aller glisser leur bulletin dans l’urne. Et parmi ceux qui l’ont glissé, on a noté que près d’un million d’Algériens ont voté blanc.
Après que la vague du Printemps arabe ait miraculeusement épargné l’Algérie, les Algériens, par le choix qu’ils ont effectué jeudi dernier, semblent dire que l’exception qui les caractérise est assumée. Abdelaziz Ziari, président de l’Assemblée nationale populaire (APN) sortante, dans un entretien publié hier par le quotidien Echourouk, passe à autre chose. Laminer Belkhadem.
«En dépit de ce qui est dit sur l’ancrage du parti (FLN) dans la société, il faut rendre à César ce qui appartient à César: les 220 sièges obtenus par le FLN sont à mettre sur le compte du Président Abdelaziz Bouteflika», a affirmé Abdelaziz Ziari, estimant que Belkhadem «n’a aucun mérite» dans la victoire du FLN. «Son discours, le 8 mai à Sétif, était un appel clair aux citoyens à voter en faveur du courant nationaliste», a-t-il ajouté. Prenant acte du fait que le FLN ait laminé les islamistes dans une course dite aux législatives, il ne manque pas de passer à l’autre épreuve plus importante, semble-t-il, en l’occurrence la présidentielle de 2014.
Donc, il est temps de savoir si Belkhadem se présentera à la présidentielle de 2014.
C’est oui, dans la logique des choses toujours exceptionnelles qui ont porté le FLN à 222 sièges!
Et comme tout ce qui est FLN n’est souvent pas volonté algérienne, compte tenu du taux d’abstention qui a frôlé les 60%, il y a lieu de revenir à ce peuple, du moins celui qui n’a pas encore dit son dernier mot.
Ceux qui ont choisi l’abstention. Sont-ils concernés par l’avenir de l’Algérie? Seront-ils pris en considération dans «ce que veut le peuple»?
Victoire ou pas, votant ou pas, l’élection est bel et bien passée. Les islamistes sont, soi-disant, laminés. La maison Algérie est la maison de tous ses enfants. L’enfant le moins bavard est souvent le plus raisonnable. Ses réactions sont surtout les plus imprévisibles. Inutile de crier victoire tant que plus de la moitié des Algériens ne porte pas une tache d’encre «violette ou bleue» sur l’index.
