Ils sont des milliers à ne pas aspirer au service national

Ils sont des milliers à ne pas aspirer au service national

Les programmes électoraux des candidats à l’élection présidentielle accordent un intérêt accessoire à l’institution militaire.

Obligation instituée en 1969, la durée du Service national est passée de 24 à 18 mois actuellement.

Les programmes des six candidats à l’élection présidentielle du 9 avril prochain n’accordent à ce chapitre qu’un intérêt accessoire.

Aucun candidat n’a apporté dans son programme une nouveauté pour l’institution militaire en général et le Service national en particulier.

Les sorties médiatiques qu’ils animent de temps à autre évacuent superbement ce sujet sensible qui intéresse des milliers de jeunes en âge d’aller en caserne.

Rares sont les prétendants à la magistrature suprême qui ont émis des propositions concernant cette étape importante dans la vie de chaque Algérien.

Cela, au moment où des acteurs de la société clament la suppression pure et simple de ce devoir.

Les citoyens en âge d’aller dans les casernes, qui attendent au moins la réduction de la durée du Service national n’ont droit pour le moment à aucune proposition concrète des candidats qui veulent présider à leur avenir.

Pour le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, le choix est porté sur la poursuite du processus de modernisation de l’institution militaire et la professionnalisation du Service national.

Prônant la continuité de son programme pour ce troisième mandat, le Président sortant ne pourra changer de politique et opter pour autre chose.

En juin dernier, il a déclaré que la professionnalisation de l’institution militaire est plus que jamais impérative. «Nous devons veiller à faire évoluer notre instrument de défense à travers la professionnalisation et la formation des nouveaux éléments de notre Armée nationale populaire, une formation adaptée aux exigences d’une défense moderne et à la nature des défis», avait-il indiqué à l’Ecole militaire de Cherchell.

C’est dans ce même esprit que ses décisions de régler la situation de milliers de jeunes non régularisés sont intervenues. Pour les autres candidats, il n’est pas facile de leur arracher une déclaration à ce sujet. D’ailleurs, aucun d’entre eux n’a jugé utile de distribuer son programme électoral aux journalistes pour une éventuelle analyse. Toutes nos tentatives de joindre, hier, ces candidats ont été vaines. Si l’on excepte le président du Front national algérien (FNA), M.Moussa Touati, qui a expliqué publiquement sa vision concernant cette question, aucun autre candidat n’en a fait état dans ses sorties publiques et médiatiques.

Ainsi, pour le FNA, le Service national doit subir un changement dans le fond et non dans la forme.

Selon le programme électoral de Moussa Touati, le Service national gardera la même durée qui est de 18 mois, mais dans le fond il est appelé à prendre d’autres formes.

C’est ainsi que le programme de M.Touati partage les 18 mois de la durée du Service national en trois étapes de six mois chacune. Il s’agit pour la première étape d’une instruction qui porte sur les techniques de guerre et son corollaire (utilisation des armes,…etc).

«Cette instruction permettra la qualification militaire du soldat», a expliqué le premier responsable du parti.

Cette étape est facultative pour les femmes qui ne sont pas exclues de la conception du Service national du FNA.

La deuxième étape sera consacrée à une formation professionnelle de l’appelé qui le prépare pour la troisième et dernière étape.

Cette dernière verra donc, selon le FNA, l’instauration d’une sorte de préemploi où le soldat sera payé au même titre que les civils qui sont soumis à cette formule.

«On doit préparer le jeune dans sa caserne même, pour affronter la vie civile et assumer ses responsabilités avec une conception plus mûre de la vie active», avait expliqué M.Touati.