De l’avis général, nos infrastructures sportives deviennent des lieux à hauts risques. Des vies humaines sont mises en danger dans des stades qui ne répondent pas aux normes internationales et n’offrent plus les commodités nécessaires. Est-il concevable que dans l’Algérie de 2013 les stades ne soient pas dotés de tribunes couvertes ? Une remise à niveau est, désormais, indispensable
Malgré les efforts que consent l’Etat en inscrivant dans les derniers programmes quinquennaux la construction de nouveaux stades, comme c’est le cas à Alger (Baraki, Douéra), Oran, Tizi Ouzou et Sétif pour ne citer que ces villes, l’Algérie accuse un grand retard en matière de mise à niveau de son parc d’infrastructures sportives. La dernière rencontre de l’équipe nationale face au Burkina Faso, pour le compte du dernier match des éliminatoires du Mondial FIFA 2014, disputée au stade Mustapha-Tchaker de Blida a confirmé, une fois de plus, que nos enceintes sportives sont loin de répondre aux normes internationales. Si la pelouse a été bien entretenue en prévision de ce match et que plusieurs équipements ont été refaits et repeints à l’occasion, ce n’est pas le cas pour les tribunes qui, aux trois quarts, sont découvertes, ce qui n’est pas admis en 2013.
En effet, le public qui a afflué dès les premières heures de la matinée du 19 novembre dernier est resté pendant presque douze heures sous le froid et la pluie en l’absence de toit. Est-ce normal ? Est-ce normal également que des échauffourées et des incidents se déroulent lors de la vente des billets, avec en prime des blessés transportés à l’hôpital ? En l’absence d’une vente aux normes et de portiques électroniques, la pagaille a encore de beaux jours devant elle. Mais le plus dramatique, demeure ce stade mythique du 5-Juillet qui a été fermé depuis l’incident du derby algérois entre l’USMA et le MCA et dont le bilan est le décès de deux jeunes supporters. A ce sujet et selon les premières conclusions de l’étude préliminaire d’expertise effectuée par un groupement de laboratoires algéro-turc, le béton de ces gradins a été sérieusement atteint sous l’effet du temps et des éléments climatiques, et le ferraillage utilisé à l’époque n’est plus aux standards actuels. L’expertise se poursuivra encore et les décisions seront prises dans les prochains jours concernant l’avenir des tribunes de ce stade. Toutefois, le 5-Juillet n’est pas le seul concerné par cette opération, car tous les stades du pays sont dépassés par le temps et ne répondent plus aux normes internationales. Du coup, c’est un véritable plan «Marshall» qu’il faudra mettre en œuvre pour remettre à niveau tous les stades d’Algérie, ce qui offrira aux pratiquants et aux élites sportives des infrastructures modernes, répondant aux exigences de la haute performance, mais aussi aux spectateurs et aux supporters des conditions confortables pour suivre le spectacle. Le Premier ministre a récemment déclaré que les stades algériens doivent correspondre aux normes internationales, mais il faudra joindre le geste à la parole et passer rapidement aux choses sérieuses. Le développement du sport et la lutte contre la violence, deux paramètres importants, passent inéluctablement par cette remise à niveau de nos stades et autres infrastructures sportives. Un programme pareil offrira également un plan de charge aux entreprises algériennes et de l’emploi pour les jeunes dans ce domaine, sans occulter la formation qui doit accompagner ce grand programme que les pouvoirs publics doivent mettre en place pour rattraper ce retard.
A S-B