Ils sont de plus en plus nombreux à venir jouer en algérie, La Ligue 1 et sa filière des émigrés

Ils sont de plus en plus nombreux à venir jouer en algérie, La Ligue 1 et sa filière des émigrés
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En football, le flux migratoire transméditerranéen s’inverse

Ce qui fait courir nos “émigrés”

Phénomène assez récent mais qui s’installe dans la durée dans notre championnat, l’arrivée massive des joueurs franco-algériens constitue désormais une imposante variante dont presque aucun club de l’élite algérienne ne peut se passer. Ils étaient une trentaine à tenter le pari algérien la saison dernière. Ils seront encore plus nombreux cet été à traverser la Méditerranée pour venir s’engager avec des clubs de Ligue 1 et confirmer que la filière franco-algérienne s’impose doucement mais sûrement comme une crédible alternative au produit local, voire à l’offre émanant de l’Afrique subsaharienne. Mais que fait-il donc courir nos “émigrés” au point de quitter leur France natale et ses reconnus challenges sportifs pour s’engager, avec les risques que l’on sait, dans un championnat algérien loin d’être la référence absolue en la matière ? L’impossibilité pour beaucoup d’entre eux de trouver une place au soleil, dans le panorama du monde professionnel hexagonal, en est, visiblement, la première cause.

Car bien qu’ils jouissent de la mondialement reconnue formation française, nos jeunes franco-algériens éprouvent bien des difficultés à décrocher des contrats professionnels dans leurs clubs instructeurs.

LG Algérie

Ne retenant que le must, le filtre de l’effectif professionnel des clubs des Ligue 1 et 2 les renvoie donc à leurs songes, obligeant la quasi-totalité d’entre eux à voir plus bas, chez les amateurs, pour espérer donner une suite moins luisante mais concrète à leurs rêves de carrière.

C’est que le principe de l’offre des fertiles centres de formation français qui dépasse largement la demande des clubs professionnels de l’élite métropolitaine les contraint d’accepter (presque) n’importe quelle bouée de sauvetage susceptible de leur permettre de surnager dans l’immense océan footballistique.

Lorsque se présente, dès lors, la possibilité de gagner en popularité dans le très médiatisé championnat algérien de Ligue 1 et de quitter l’anonymat du CFA, ces joueurs franco-algériens sautent en toute logique sur l’occasion.

Surtout que, échaudés à l’idée de suivre les pas d’un certain Khaled Lemmouchia, élevé au rang de héros de la Nation à la faveur de l’EN et du syndrome d’Omdurman après avoir végété dans l’amateurisme lyonnais sous la bannière de l’inconnu club de La Duchère, ces “émigrés” n’hésitent aucunement à sauter le pas. D’autant plus qu’outre cette inégalable possibilité de se faire rapidement un nom auprès du versatile public algérien, connu pour son chauvinisme, ces joueurs nés en France sont largement gagnants au change lorsqu’il est question de passer à la caisse.

Avec des salaires qui oscillent entre 8000 et 45 000 euros, nets d’impôts, faut-il le préciser, nos “émigrés” se trouvent choyés en matière de rémunération mensuelle par rapport à ce qu’ils vivaient de l’autre côté de la Méditerranée. À ce double avantage financier et fiscal s’ajoute, aussi, l’opportunité de se rapprocher du rêve vert et de taper, ainsi, dans l’œil du sélectionneur national.

Pour preuves, outre Lemmouchia, Amir Karaoui n’aurait jamais été sélectionné chez les Verts s’il était resté à l’UL Rombas ou à l’USB Longwy ! Idem pour Khaled Gourmi s’il avait prolongé l’aventure chez les FC Baulmes.

Et si leurs clubs employeurs algériens bénéficient, en contrepartie, de leur bonne base acquise dans les labellisés centres de formation français, l’appel de la mère patrie a cela de bon pour nos fils d’émigrés qu’il leur permet de monnayer ici ce qu’ils ont appris à faire là-bas…

R. B.