Ils sont convoités par l’opposition, mais aussi par le FLN, FFS et Hamrouche courtisés

Ils sont convoités par l’opposition, mais aussi par le FLN, FFS et Hamrouche courtisés
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«Il y a risque de voir se rééditer en 2017 la vente concomitante de 2012.»

Ils sont tantôt annoncés dans le congrès de l’opposition, tantôt au premier rang du grand meeting qu’organise le FLN le même jour pour sceller l’union autour du président de la République. Mouloud Hamrouche et le FFS passent, en effet, pour la «plus-value» politique nécessaire à toute initiative de rassemblement. Il faut dire que Hamrouche est le détenteur du testament politique de Aït Ahmed.



Ce dernier n’a-t-il pas demandé à ce que sa dépouille soit accompagnée par Mouloud Hamrouche? Il y a là une reconnaissance qui donne de la crédibilité à l’ex-chef du gouvernement, connu d’ailleurs pour son discours pondéré et son souci de la stabilité du pays. Le FFS qui a construit toute sa démarche, ces dernières années, sur l’idée du consensus, retient l’attention des partis au pouvoir et de l’opposition et l’avoir à ses côtés est un gage de sérieux de toute démarche politique.

Pour cela, ces deux entités politiques, le vieux parti de l’opposition et le réformateur, très convoité par les partis de l’Isco, se font désirer. En cette conjoncture particulière, le FLN multiplie également des appels du pied à l’adresse du FFS. Le pouvoir qui reconnaît la gravité de la situation générale du pays, se sent en difficulté, mais dispose de monopoles devant l’opposition qui souhaite renforcer ses rangs et gagner en crédibilité des murs infranchissables pour parvenir à imposer le respect des règles du jeu politique.

LG Algérie

Il faut dire que devant ce statu quo, insoutenable, un groupuscule de formations politiques ou un parti à lui seul ne peuvent pas constituer une troisième voie entre les partis de la majorité et ceux de l’Instance de suivi et de consultation de l’opposition, qui ont deux agendas différents. D’ailleurs, en cette période préélectorale, certains observateurs n’écartent pas de voir se rééditer ou se poursuivre en 2017, une échéance électorale très proche, ce qui s’est produit en 2012 et ce qu’ils appellent une vente concomitante à travers le deal et distribution de quotas de sièges à l’ APN.

Le FFS qui ne ferme pas les portes devant ses partenaires politiques, indique à travers son membre de l’instance présidentielle, Rachid Hallet, qu’ «il n’est pas trop tard pour bien faire pour peu que le pouvoir ainsi que les partis de l’Isco fassent preuve de compromis sans compromission».

Pour Hallet, «le fossé entre l’opposition et le pouvoir ne date pas d’aujourd’hui. En l’état actuel des choses le pouvoir doit arrêter de gérer le pays par la ruse et privilégier une gouvernance intelligente». S’il n’écarte pas un rapprochement avec les partis de l’Isco, il estime que dans «l’état actuel des choses», l’initiative du FFS et celle de l’Isco obéissent à des logiques et des visions différentes.

Le FFS qui se refuse de remettre en cause la légitimité des institutions élues, rejette, entre autres, la revendication d’une présidentielle anticipée et prône un dialogue véritable et sérieux à travers le changement de méthodes et de démarches adoptées jusqu’ici par ses partenaires politiques.

Les acteurs de l’opposition accusent le pouvoir de perpétuer sa logique du fait accompli, en persistant dans sa démarche unilatérale et autoritaire, au risque de provoquer un cataclysme révolutionnaire, tandis que les partis proches du pouvoir accusent l’opposition de favoriser l’ingérence étrangère et d’adopter des positions radicales stériles.

De ce fait, les initiatives de concertation existantes sur la scène politique n’ont pas abouti à l’ouverture d’un dialogue serein pour repenser une solution à la crise, partagée par l’ensemble des forces politiques. Mouloud Hamrouche se dit prêt à prendre part à la préparation de la succession de l’après-2019 à condition qu’elle soit réglée par un processus réellement démocratique.

Il a défendu récemment à Sétif l’idée de construire «un nouveau consensus en droite ligne avec le Mouvement national, où les partis et la représentation nationale reprennent leurs droits». Pour Hamrouche, le système politique est en crise de gouvernance et ne peut plus produire d’alternative politique ou économique.

Par ailleurs, les partis de l’Isco indiquent que «si le pouvoir ne concrétise pas la principale revendication de l’opposition, à savoir la constitutionnalisation de l’instance indépendante de la gestion et de contrôle des élections,l’opposition ne peut qu’être réticente aux appels du pied des représentants du pouvoir», indique-t-on.