Les gardes communaux ont toutes les raisons de se montrer méfiants vis-à-vis des pouvoirs publics, eux qui dénoncent une campagne de dévoiement de leur mouvement de protestation à l’effet de faire recouvrer à leur corps toute sa dignité perdue.
Au lendemain d’une entrevue que leur a «concédée» le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales sur ordre du président de la République en personne, lui qui était en congé comme le reste de ses collègues du gouvernement, conclave au cours duquel des assurances et des garanties leur ont été «servies» quant à la prise en charge effective de leur plateforme de revendications, les gardes communaux font cas d’une démarche parallèle trahissant amplement cette «disponibilité ». Selon Aliouat Lahlou, un des cinq délégués nationaux et représentant de la wilaya de Bouira, nombre de gardes communaux auraient reçu des SMS dans la journée d’hier faisant état de la satisfaction des revendications de la corporation, façon subtile, regrettera notre interlocuteur, de signifier la vanité de leur mouvement de protestation. Ce qui est loin d’être vrai, ajoutera-t-il, puisque «nos principales revendications restent insatisfaites, notamment le statut du garde communal car nous sommes toujours classés à la 6e catégorie, pareil qu’un agent d’administration. Nous sommes payés comme tel alors qu’on fait le travail d’un militaire». Et de citer un autre point non moins important, celui lié au problème des heures supplémentaires et de la retraite anticipée. «Quand un garde communal part en retraite anticipée, il touche 18 000 DA et n’a pas le droit de travailler ailleurs», expliquera- t-il. Et en sus de ces SMS «trompeurs », Aliouat Lahlou dénoncera la comparution le 24 du mois courant, d’une trentaine de ses collègues par-devant le procureur général près le tribunal de Bir- Mourad-Raïs pour les chefs d’inculpation d’attroupement illégal et d’atteinte à l’intégrité physique d’agents de l’ordre en plein exercice de leurs fonctions. Autant de raisons pour le délégué des gardes communaux de Bouira qui justifient leur méfiance et leur décision de maintenir leur sit-in national à Blida jusqu’à la réponse attendue aujourd’hui de la part du président de la République, comme promis lors de la réunion de mardi.
M. K.