Ils sont 94 000 et menacent de recourir à des actions musclées : ni guerre ni paix pour les gardes communaux

Ils sont 94 000 et menacent de recourir à des actions musclées : ni guerre ni paix pour les gardes communaux
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Réunis hier, à Bouira, les coordinateurs de wilayas des gardes communaux menacent de recourir à des actions musclées pour attirer l’attention et réclamer plus de considération de la part des pouvoirs publics.

Le 29 janvier est la date choisie pour organiser des rassemblements et des sit-in dans toutes les wilayas d’Algérie. Forts d’ un effectif de près de 94 000 membres, les gardes communaux vont faire monter leur action crescendo.
Après le 29 janvier, le Conseil national des GC se réunira à El Bayadh pour dégager une « feuille de route » susceptible de faire plier les autorités.
Si les actions menées depuis près d’une année n’ont pas donné grand- chose, elles ont eu toutefois le mérite, de mettre le problème des gardes communaux sur la place publique et d’ouvrir un débat sur l’épineux problème de ces hommes qui ont été là au moment où l’Algérie était en proie aux assauts d’un terrorisme ravageur à nul autre pareil.
Aliouat Lahlou, coordinateur national de la garde communale, égrène un à un les motifs de la contestation : « Il s’agit d’exiger plus de considération, donc une meilleure prise en charge de nos problèmes.
Les quelque centaines de gardes communaux intégrés dans les rangs de l’armée se retrouvent plus malheureux encore, car si par le passé ils déboursaient 100 dinars pour déjeuner, aujourd’hui, ils sont affectés à plus de 50 km  de chez eux et déboursent beaucoup plus pour le transport et le panier.» Lahlou énumère encore l’oubli, la non-reconnaissance des services rendus à la nation, la menace qui pèse sur les 43 gardes communaux qui encourent une peine de six mois de prison avec sursis pour avoir protesté et osé mener la contestation sous le balcon de la Présidence de la République, le non-règlement des dossiers litigieux de ceux qui n’ont pas encore atteint les 15 années de travail révolues, exigées pour ouvrir droit à la retraite, etc.
Autant de motifs de contestation qui ont mené les gardes communaux à réfléchir aussi à mettre sur pied un «Front national de la décennie noire», un vaste conglomérat qui regroupera tous les corps de sécurité, constitués, comme la garde communale, ou  comme les GLD.  Le 1er novembre 2012, la décision a été prise pour dissoudre définitivement la garde communale. C’en était fini de ce corps créé, en 1996, dans l’urgence, pour faire face à la menace terroriste en venant en appui aux autres corps de sécurité.
Le décret portant cette mesure a été publié dans le JO. Toutefois, leur fin avait permis de voir de près combien grande était leur détresse une fois mis hors compétition.
Désarmés, renvoyés dans leurs  villages et hameaux, ils sont devenus la proie des groupes terroristes, qui ont assouvi leur vengeance. Le dernier acte date d’il y a à peine un mois, à Jijel,  un garde communal a été assassiné près de chez lui…
Fayçal Oukaci