«La majorité des internautes algériens se connectent depuis des cybercafés»
Classée à la 41e place à l’échelle mondiale, l’Algérie est loin derrière l’Egypte qui occupe la 20e position
Aujourd’hui, ils sont plus de 3.825.060 Algériens à se connecter sur Facebook. Rien que pour les six derniers mois, le nombre d’internautes connectés sur Facebook a augmenté de près d’un demi-million, soit une augmentation de 7,20% par rapport au nombre enregistré le trimestre précédent. Ces chiffres, rendus publics par le site Facebook lui-même.
Classée à la 41e place à l’échelle mondiale, l’Algérie est loin derrière l’Egypte qui occupe la 20e position avec plus de 11 millions d’utilisateurs.
Pour un spécialiste des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, un tel classement n’est pas un indice de développement. Car, souligne-t-il, «la majorité des internautes algériens se connectent depuis des cybercafés». L’Arabie Saoudite est à la 32e position avec 5 millions et le Maroc occupe la 36e position avec 4.834.580 utilisateurs.
Enfin, pour la première fois, l’Algérie devance la Tunisie qui, elle, vient à la 46e position avec 3.211.200 utilisateurs. C’est loin d’être un bon indice car si on se penche sur le taux de pénétration de la population, on constate qu’il est de 30,33% en Tunisie contre 11,06% en Algérie. (L’Algérie compte quelque 37 millions d’habitants et la Tunisie quelque 11 millions). A noter que la moitié de ces utilisateurs sont des jeunes entre 18 et 24 ans. La question est de savoir ce que consultent ces jeunes sur le Net. Un sujet tabou! En tout cas, c’est un phénomène qui risque de briser l’écran des internautes algériens. C’est Alexa.com, un site web principalement connu pour fournir des statistiques sur le trafic du web mondial, qui nous a fourni la réponse. Selon cette source, le site le plus visité en Algérie est «Facebook». Ce réseau social qui a fait ses preuves à travers le monde se retrouve sur la première marche du podium. «Youtube» ainsi que la famille Google avec «google.dz», «google.com» et «google.fr», emboîtent le pas au géant du réseautage. D’autre part, les sites d’informations les plus visités sont «Echouroukonline» qu’on retrouve à la 7e place, suivi de près par celui d’El Khabar et «Elnaharonline».
Par ailleurs, selon Alexa.com, les Algériens sont classés à la 16e place en termes de consultation de sites indésirables. En effet, 65% des jeunes Algériens sont «consommateurs» de ce genre de sites! «On peut sans doute féliciter le gouvernement d’avoir franchi un pas dans le domaine de la liberté d’expression mais ce même gouvernement a-t-il compris ce dont la jeunesse a besoin?», s’interroge un autre spécialiste des réseaux sociaux en Algérie. En effet, il est utile de comprendre pourquoi cette tendance des Algériens à raffoler de sites interdits aux moins de 18 ans? En termes sociologiques, qu’est-ce qu’exprime cette tendance? Une évasion, une frustration sexuelle à grande échelle des jeunes Algériens? Ce sont autant de questions auxquelles doivent répondre nos sociologues. «La curiosité des jeunes pour découvrir ce qu’est la sexualité, ce qui est tout à fait normal pour un jeune, l’oisiveté et le manque d’occupation, le manque de culture pour ce qui est d’éduquer ses enfants à choisir une activité physique ou mentale», explique un sociologue contacté par nos soins.
«La question qui doit interpeller les pouvoirs publics est le nombre de mineurs touchés par ce phénomène. Il y a là une question de protection infantile», avertit encore le même sociologue. Une prise de conscience s’impose pour que l’absence d’éducation sexuelle ne «s’accouple» pas avec les risques de défiance sexuelle et de perversions! L’information des parents est tout aussi nécessaire!