Ils seront nombreux à participer aux locales Le «marché» des partis politiques explose

Ils seront nombreux à participer aux locales Le «marché» des partis politiques explose

La machine à fabriquer a démarré. La création de nouveaux partis est en passe de devenir un marché juteux qui menace la vie politique en Algérie. La période qui nous sépare des élections locales verra la naissance d’autres nouvelles formations politiques parmi lesquelles nombreuses sont celles issues des mouvements de dissidences.

En l’espace de quelques mois seulement, la scène politique s’est  «enrichie» de plusieurs partis politiques qui ont vu le jour dans la foulée des réformes engagées par le président de la République. Le «marché» des partis politiques explose. La machine à fabriquer a démarré. La création de nouveaux partis  est en passe de devenir un marché juteux qui menace la vie politique en Algérie.

La période qui nous sépare des élections locales verra la naissance d’autres nouvelles formations politiques dont plusieurs d’entre elles sont issues des mouvements de dissidences. Le Parti algérien vert pour le développement (PAVD), dirigé par Ali Amara, le Parti des fidèles à la patrie (PFP), présidé par Kamel Mostefa, et le Front démocratique libre (FDL), dirigé par Rabah Brahmi, sont les trois partis qui ont reçu récemment leur agrément.

Ce qui porte à 47 le nombre de formations politiques formant l’échiquier politique national. L’opération d’agrément des nouvelles formations politiques semble s’accélérer ces derniers jours. Le  ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a annoncé  jeudi, dans un communiqué, que sept autres nouveaux partis politiques  «dont les dossiers remplissent les conditions légales» ont été autorisés à tenir leurs congrès constitutifs.

L’agrément octroyé à ces trois nouvelles formations est intervenu dans un moment où la plus grande partie des 44 formations politiques ont déserté le terrain de l’action politique au lendemain des élections législatives du 10 mai. Au rythme actuel où le ministère de l’Intérieur facilite la création de nouveaux partis en délivrant «délibérément» les agréments, la scène politique risque un sérieux émiettement.

L’Algérie a-t-elle besoin d’autant de partis ? Indésirables aux yeux même du ministre de l’Intérieur, qui délivre le fameux sésame.  «Si ça ne tenait qu’à moi, je les aurais refusés, mais on doit appliquer la loi scrupuleusement.

Pourquoi créer des partis alors que plusieurs n’ont pas d’ancrage populaire ni de prolongements dans la société ?» s’est interrogé récemment Ould Kablia  avec aplomb. En effet, lors des élections législatives du 10 mai, les nouveaux partis ont été laminés faute d’ancrage populaire. Le citoyen, submergé par le nombre de partis existants déjà, va certainement se perdre dans le nouveau paysage politique, en raison d’un pluralisme «exagéré».

A ce titre, il faut noter que la majorité des leaders de partis agréés (même ceux qui le seront prochainement) sont issus d’anciennes formations politiques. Des chefs de partis qui ont claqué la porte de leurs anciennes formations en raison, souvent, de divergences et de batailles de leadership.

Force est de constater que les nouveaux venus ne sont qu’une fraction des partis existants déjà dans l’arène politique. La loi sur les partis politiques adoptée récemment n’est plus répressive. Le département de Ould Kablia a fait déjà montre de souplesse dans le traitement des dossiers.

C’est ainsi que, de nouveau, des hommes politiques en conflit avec leur direction songent sérieusement à la création de nouveaux partis politiques. Pour les prochaines élections locales prévues pour le 29 novembre prochain, le nombre de partis qui vont participer sera multiplié comparativement au précédent scrutin. Les Algériens auront à faire le choix parmi des dizaines, voire même des centaines de listes de candidatures qui vont briguer les sièges des Assemblées populaires communales (APC) et les Assemblées populaires de wilaya (APW).

Mais à une différence de taille par rapport aux élections législatives du 10 mai : les partis politiques doivent obtenir au moins 7% des suffrages exprimés, comme l’exige la loi, pour prétendre à des sièges. Ould Kablia leur donne un conseil : se rassembler dans des listes communes pour pouvoir atteindre le taux de 7% requis. Faute de quoi, ces partis seront tout simplement laminés.

Mehdi Ait Mouloud