Ils seront définitivement bannis en 2024, Un sursis de 10 ans aux billets de 200 DA

Ils seront définitivement bannis en 2024, Un sursis de 10 ans aux billets de 200 DA

Les vieux billets de 200 DA ont le «papier dur»

La Banque d’Algérie rassure en fixant la date limite de change jusqu’à 2025!



C’est là un curieux réflexe que de s’inquiéter inutilement sur le retrait des billets de 200 DA dont le change est assuré jusqu’en 2025 par la Banque d’Algérie (BA). Et pourtant!

Selon des informations parvenues de bouche à oreille de la ville des Genêts (Tizi Ouzou), propos du reste rapportés également hier par la presse nationale, les bureaux de poste de cette ville ont reçu une injonction stricte de ne plus «accepter les coupures de 200 DA» émis en 1983. Ne sont pas concernées les coupures mises en circulation après cette date avait précisé la Banque d’Algérie. C’est pour le moins surprenant, voire déconcertant, qu’il n’y ait pas de coordination réelle entre deux organismes d’Etat, à savoir la Banque et la Poste, gérés par deux ministères du même gouvernement, en l’occurrence des Finances et celui de la Poste, des Technologies de l’information et de la communication pour que pareille situation, si elle est vérifiée, survienne de nos jours.

LG Algérie

La Banque d’Algérie, qui gère la politique fiduciaire du pays, avait pourtant précisé que le délai de change de ces anciennes coupures en piteux état et qui avaient même été rafraîchies récemment, s’étalait jusqu’en… 2025.

Mais hélas rien n’y fait. Le commerçant du marché, en ville, en taxi… refuse parfois d’accepter ces fameux billets de «la honte» comme décrit il y a longtemps par notre quotidien. D’autres négociants par contre, continuent à les accepter. L’un d’eux, un marchand de fruits et légumes itinérant, interrogé sur la sérénité dans son acte en continuant le plus normalement du monde à accepter ces coupures, répondra que «du moment que les mandataires dans les marchés de gros des Eucalyptus ou de Bouguerra acceptent ces coupures, pourquoi pas nous, qui nous nous approvisionnons dans ces enceintes.»

Cette assurance est contredite par certaines ménagères qui se sont vu refuser ces billets et auxquelles il a été demandé (!) de se rendre d’ores et déjà à la Banque d’Algérie pour les échanger. Cette situation ubuesque, qui met à mal nos ménagères, ne peut être qualifiée que de «troublante». Certains commerçants, bien au parfum du mode de change des billets, se refusent en effet d’accepter ces billets «Pourquoi trimbaler avec moi un colis de billets pour les échanger alors que le client peut le faire à ma place pour une somme moins importante que le cumul de mes recettes de plusieurs jours» confie calmement, sans un certain défi, l’un d’eux. Faut-il placer un policier derrière chaque étal pour faire appliquer la loi? Bien sûr que non.

Il semble cependant que cette opération a pêché par manque flagrant de communication, visuelle notamment laquelle pénètre dans tous les foyers. Une campagne explicative aurait dû, à notre avis, être menée voilà plusieurs jours…et encore!

Il faut savoir aussi que les anciens billets de 100 DA, émis en 1981 et en 1982, ainsi que les billets de 10 DA et de 20 DA de 1983 sont aussi concernés par cette mesure de retrait par la Banque d’Algérie. Pour mettre fin à la confusion qui règne chez les commerçants ayant mal compris la note de la Banque d’Algérie, cette dernière souligne qu’il s’agit seulement des billets de 200 DA émis en 1983, mais pas des autres coupures de 200 DA émises après cette date.

Rien qu’au vu de cet imbroglio significatif, qui ne concerne qu’un simple retrait de coupures de banque, le paiement par chèque n’est apparemment pas pour demain, ni les transferts électroniques et encore moins les cartes bancaires…

A propos de la dépréciation du dinar

La Banque d’Algérie dément

Dépréciation du dinar : faux rétorque la Banque dAlgérie ! Linstitution dirigée par Mohammed Laksaci affirme tout à fait le contraire. « Le taux de change effectif réel du dinar sest apprécié de 5,11% en moyenne sur les onze premiers mois de lannée 2014 », assure la Banque dAlgérie en réponse à une interview de lex-gouverneur de la Banque dAlgérie Abderrahmane Hadj Nacer qui annonçait que le dinar allait continuer dans sa chute. « Cette appréciation en termes réels a eu pour conséquence un ajustement du taux de change nominal du dinar sur le marché interbancaire des changes », soutient linstitution monétaire nationale.

« Le dinar ne sest que faiblement déprécié relativement au dollar (0,62%) et contre leuro (1,56%) », soutient la même source. La Banque dAlgérie rappelle que « le taux de change effectif réel est la référence en matière de politique de change et demeure lindicateur pertinent pour observer lévolution des taux de change et donc des prix relatifs ». Dans ce sens, elle appuie sa réponse sur le fait que le Fonds monétaire international (FMI) classe le régime de change du dinar dans la catégorie de flottement dirigé. « Ce qui signifie que le cours de change est déterminé sur le marché interbancaire des changes », soutient-elle avant dexpliquer que sa politique consistait à « maintenir le taux de change effectif réel du dinar à son niveau déquilibre déterminé par les fondamentaux de léconomie nationale ». Cette sortie de la Banque dAlgérie qui a lhabitude de se murer dans le silence vient après que la polémique sur la dépréciation du dinar eut enflé. Beaucoup de voix ont tiré la sonnette dalarme sur les conséquences de cette dépréciation.

Notamment, Abderrahmane Hadj Nacer qui affirmait que le « dinar ne sarrêtera pas de se déprécier ». Voilà donc que la Banque dAlgérie sort de sa tanière pour affirmer le contraire. La polémique ne fait que commencer. Affaire à suivre