Le chef de la mission d’observation de l’UE estime que leur présence pourrait contribuer à apporter une certaine transparence au scrutin.
La mission d’observation électorale de l’Union européenne a été lancée officiellement hier. Un point de presse a été donné à l’occasion par le chef de mission, José Ignacio Salafranca, membre du Parlement européen. “La raison de notre présence en Algérie à l’occasion du scrutin du 10 mai est de répondre à l’invitation d’un pays que nous considérons comme un partenaire stratégique”, dira d’emblée Salafranca. Et de préciser, dans sa déclaration préliminaire, que “la mission de l’UE est une mission d’observation et non de contrôle des élections. Nous ne sommes pas des arbitres, mais des amis du pays. Nous allons accompagner le pays dans ce processus électoral que nous allons également évaluer”. L’évaluation de la mission de l’UE “est une évaluation générale qui s’élargira à l’ensemble du processus : partis politiques, campagne électorale, fichier électoral et examen d’éventuels conflits”. Selon le chef de mission, “l’évaluation identifiera les points forts et les points négatifs du processus. Un rapport final sanctionnera la mission de l’UE et sera remis aux autorités deux ou trois mois après le scrutin”.
Le conférencier précisera, à ce propos, que l’UE n’impose pas les recommandations et les suggestions du rapport, mais se contentera de le mettre à la disposition du pays pour qu’il en tire profit si cela l’intéresse.
À la question de savoir justement à quoi pourraient servir les différentes missions d’observation de l’UE, le membre du Parlement européen dira que “les précédentes expériences ont démontré que les recommandations de l’UE ont été utiles pour améliorer le processus électoral. Nous ne les imposons pas, mais je pourrais dire que oui, nos rapports sont utiles”. La mission de l’UE compte entre 150 et 160 observateurs. Le nombre est-il suffisant pour prétendre à une large observation ? “Il est évident que nous ne pourrons pas avoir des observateurs dans les 1 541 communes, mais nous serons présents dans les grandes wilayas dans les moments-clés du scrutin”, répond Salafranca. Et de poursuivre en indiquant que “le facteur population est la clé de notre déploiement sur le terrain. L’équipe centrale sera au ministère de l’Intérieur et le reste de nos représentants vont bouger, et leur présence sera très visible”. Le conférencier insistera sur le fait que “la mission de l’UE a la capacité d’avoir une idée générale du déroulement des élections”.
Concernant le volet financement de la mission d’observation électorale, Salafranca expliquera que “la mission n’est pas financée par les autorités algériennes, mais par l’UE qui a fait cet effort de supporter le coût de cette mission pour accompagner l’Algérie lors de ce scrutin”. Les observateurs de l’UE ont eu des contacts avec les représentants des autres missions, en particulier le panel de l’ONU.
“Nous avons introduit une demande d’audience auprès de la Présidence”, révélera le chef de mission. À signaler que Salafranca est assisté par 40 observateurs de longue durée issus des États membres de l’UE ainsi que de la Norvège et de la Suisse, arrivés en Algérie le 10 avril dernier afin de suivre le processus électoral. Une délégation de 60 autres observateurs de courte durée viendra renforcer le dispositif à partir de début mai. Une autre délégation de l’UE, composée de 7 membres issus du personnel diplomatique, arrivera à Alger, quant à elle, le 7 mai, soit trois jours avant le scrutin.
M B