Les promoteurs activant sous les dispositifs Ansej, Cnac et Angem de Tizi Ouzou ont tenu hier une grande assemblée générale au niveau de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.
Les jeunes, regroupés en associations, ont répondu massivement à l’appel de leur collectif malgré la fermeture de la RN12 qui a bloqué tout le versant nord et l’est pour accéder à la ville des Genêts. En communion, ils ont tenu à rappeler aux pouvoirs publics leurs promesses faites à maintes reprises, surtout quand les jeunes criaient leur colère. Aussi, hier, ces derniers ont soulevé tous les points noirs de ce dossier qui reste sans solution réelle.
En effet, le dossier est sans solutions concrètes depuis plusieurs années, laissant les jeunes souffrir dans leur coin. Les dettes contractées envers les banques ne sont remboursées qu’à des taux très faibles. Les entreprises ne marchent pas bien aussi pour la majorité des promoteurs. A ce tableau noir viennent s’ajouter des problèmes divers comme les harcèlement judiciaires qui frappent beaucoup de jeunes.
Des visites d’huissiers se multiplient, jetant un désarroi total chez cette catégorie. Enfin, d’autres soucis sont venus comme corollaires inévitables telles les dettes des impôts et des caisses d’assurances. Une situation qui fait dire à beaucoup de jeunes que ces institutions financières n’ont pas l’air de vivre sous la bannière du même Etat qui veut aider ses jeunes avec des prêts bancaires.
Hier donc, les jeunes regroupés à la Maison de la culture ont formulé une énième fois leurs soucis et surtout leurs revendications sans cependant exclure l’éventuel recours aux actions de rue. Au chapitre des dettes envers les banques, les jeunes réclament l’arrêt du harcèlement exercé par ces dernières pour extraire de l’argent à des jeunes qui n’en ont même pas pour acheter de la nourriture.
De leur côté, les jeunes étaient plus concrets dans leurs revendications. Ils réclamaient un rééchelonnement de ces dettes pour un nouvel échéancier qui s’étalera sur 20 ans. Pour la réussite de ce nouvel agenda, les promoteurs ont également demandé un nouveau fonds de roulement qui permettra à leurs entreprises de respirer. Sur le même sujet, ces derniers considéraient qu’il ne pourrait y avoir relance sans la disparition de la pression fiscale exercée par la direction des impôts et de la Casnos qui leur infligent de lourdes pénalités.
Puis, une fois ce volet dégagé, l’Etat doit penser à la meilleure méthode d’accompagner ces jeunes entreprises pour affronter la dure concurrence du marché. Aussi, concrètement, ces derniers réclament 30% des marchés publics accaparés actuellement par les anciennes entreprises. En fait, dans la wilaya de Tizi Ouzou, certains cas sont carrément invraisemblables.
Nous avons rencontré une jeune promotrice au niveau de la pépinière, qui est poursuivie en justice par la banque et l’Ansej alors que depuis 2005, celle-ci est restée sans registre du commerce lui permettant d’exercer son activité de broderie industrielle. Aujourd’hui, elle ne sait plus à quel saint se vouer car toutes les portes lui sont fermées. Elle fait face toute seule à la pression du tribunal qui l’a condamnée à plusieurs reprises. Pis encore, face à cette injustice, notre interlocutrice affirmait que même son courrier à la direction générale de l’ANSEJ pour une audience n’a pas eu de réponse depuis plusieurs mois.