Alors que les consommateurs dont le pouvoir d’achat est érodé par les multiples augmentations des viandes et fruits et légumes continuent de dénoncer ces augmentations injustifiées de tous les produits, l’effondrement du prix de la volaille, cédé actuellement entre 200 et 230 DA le kilo sur le marché contre 390 DA il y a quelques semaines, soulève un vent d’inquiétude chez les aviculteurs.
Ces derniers qui voient le prix du poulet vif (au niveau de l’éleveur) passé en l’espace d’un mois de 200 DA/kg à 140 DA/kg, voire 130 DA/kg actuellement, disent ne pas comprendre cette baisse vertigineuse des prix de la viande blanche en général et du poulet en particulier.
Et dire que l’Etat n’a jamais cessé ses aides envers eux… Intervenant, jeudi, sur les ondes de la radio chaîne III, Kamel Chadi, président du directoire de la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda) se veut plutôt rassurant.
Selon lui, le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Sirpalac) enclenché afin de maintenir les prix à un niveau appréciable et éviter la faillite des éleveurs, est de nature à stabiliser le prix du poulet sur le marché.
Mieux encore, ce prix bas du poulet enregistré depuis cinq ans, s’explique, d’après lui, par la suppression de la TVA sur les aliments destinés à cette activité, ce qui a incité beaucoup d’investisseurs qui se sont lancés dans l’élevage de poulet.
Ce que partage M. Laïdouni, président du Comité interprofessionnel de la filière avicole (CIFA) selon qui cette baisse des prix est due en partie aux mesures prises par l’Etat l’été dernier en faveur de la filière notamment la suppression de la TVA sur les matières premières après le renchérissement de leur prix sur le marché international.
Une mesure prise, d’après lui, en concertation avec l’interprofession avicole, en vigueur depuis octobre 2012 et qui devrait durer jusqu’au début d’août prochain. Avant d’ajouter que «sans cette suppression, l’aviculture aurait pu disparaître», dans la mesure où dit-il, l’alimentation représente 80% du prix de revient du produit fini. S’ajoute, selon lui, l’achat par l’Etat du produit à un prix conventionné supérieur à 150 DA le kilogramme.
D’autres facteurs qui ne sont pas des moindres sont également à l’origine la hausse de la production et la baisse des prix des viandes blanches, à l’instar de la reprise des disponibilités en facteurs de production, après un déséquilibre qui a duré pendant le deuxième semestre de 2012.
C’est pour cela que le président SG Proda a appelé les abattoirs à absorber les surplus de production des viandes blanches, pour éviter des pertes aux éleveurs suite à la chute des prix sur le marché. Lors d’une réunion de coordination qui a regroupé le CIFA et l’Office national interprofessionnel des légumes et viandes (ONILEV).
Les professionnels de la filière avicole ont convenu de la nécessité de prendre rapidement des dispositions afin de «maintenir la continuité de l’élevage» suite à la chute des prix. «Nous avons appelé les abattoirs privés à s’associer avec les abattoirs publics afin d’élargir les capacités d’abattage et d’absorption et à éponger le surplus de production pour leur éviter une casse» soutient-il.
Il est question par ailleurs, du lancement d’un nouveau dispositif portant création de groupements d’intérêt commun entre les abattoirs (privés et publics), entre les producteurs d’aliments de bétail, de poussins et les importateurs de maïs pour éviter ce genre de situation, afin qu’ils puissent bénéficier d’un accompagnement technique et financier», a ajouté ce responsable.
Abed Tilioua