Les protestataires, au nombre d’une quarantaine, avaient crié haut et fort leur désarroi devant l’escroquerie
Plus d’une centaine de coopérateurs immobiliers se disent «escroqués».
Les coopérateurs de la promotion immobilière «El Ihsane» de Sebala (El-Achour) ne savent plus où donner de la tête. Un «sit-in» avait déjà été organisé le 18 février 2011, avait rapporté L’Expression, sur l’un des sites des trois assiettes foncières sur lequel sont érigées les quelques bâtiments objet d’une «escroquerie».
Les protestataires, une quarantaine environ fils ou veuves de chouhada, avaient crié haut et fort leur désarroi devant cette situation, dont ils se disent faire l’objet de la part d’un promoteur immobilier qui les «fourvoie depuis 1998», notamment pour l’un des trois sites en litige, celui d’El Achour.
Les deux autres sites litigieux se situent au niveau du quartier dit «Zouaoua» à Chéraga-Dar Eddiaf, 37 logements en duplex et à El Achour en logements collectifs.
Ceux-ci, 4 bâtiments de 5 étages de 18 appartements chacun, ont été achevés par les coopérateurs eux-mêmes.
A croire les déclarations de l´un des protestataires, venu à L’Expression exprimer la colère des coopérateurs devant «l’injustice et la non-application» des décisions de cette même justice rendue en avril 2011 contre le promoteur en question. Selon ce coopérateur, ce dernier «ne possède même pas de permis de construire», ni tout autre document attestant sa qualité auprès des autorités. La tenue de ce sit-in traduisait la radicalisation du mouvement de protestation physique devant l’inertie des autorités publiques dont notamment les tribunaux et autres requêtes aux hautes autorités de l´Etat, dans l´espoir de récupérer leurs biens.
Les coopérateurs, qui dénoncent ce promoteur, cherchent à «récupérer les importantes sommes d´argent versées et destinées à la construction de leurs logements». Les protestataires affirment avoir traduit ce promoteur en justice, en vain. En effet, bien qu’il ait été «condamné à deux ans de prison ferme pour escroquerie par la cour de Blida et à 20.000 DA d’amende,» il continue, néanmoins, à vendre les appartements à travers des agences immobilières et à «recruter» de nouveaux coopérateurs au détriment de ceux ayant droit déjà à ces logements. La loi interdit pourtant à toute personne condamnée d’être membre d’une coopérative encore moins la diriger.
Les logements d’El Achour, pour mémoire, ont été construits sur une assiette de 9 875 mètres carrés acquis en mars 2001 à raison de 3 milliards de centimes.
Les victimes ont convenu de passer donc à l´action en organisant des sit-in. Ils veulent ainsi faire la lumière sur cette affaire dont les «instigateurs demeurent impunis». Plus radicales, les victimes ont, par ailleurs, décidé d´occuper tout simplement les logements qui leur étaient destinés en procédant à leur finition par leurs propres moyens dans un environnement hostile sans routes bitumées ni autres commodités.
Il nous a été impossible, hélas, de joindre le promoteur mis en cause pour écouter sa version des faits.