L’ Union générale des commerçant et artisans algériens (Ugcaa), appelle au gel de l’instruction du wali d’Alger portant fermeture des locaux de vente des matériaux de construction en attendant l’aménagement de nouveaux points de vente spécifiques.
Les commerçants de matériaux de construction d’Alger se rebiffent et dénoncent les actes administratifs de fermeture émanant de la wilaya d’Alger dans le cadre de l’arrêt de 2007 qui stipule l’installation des distributeurs de matériaux de construction dans des zones spécifiques. Cette décision est prise par le wali dans le but de réorganiser le marché des matériaux de construction, jugé anarchique et nuisible à l’environnement urbain et à la santé publique.
Il leur est reproché d’être à l’origine de la pollution de l’air et de nuisances sonores ainsi que de multiples accidents de la route causés par les gros camions transporteurs. Cette mesure est interprétée par ces derniers comme étant une sanction, voire un fait accompli, même si elle vise, essentiellement, le désengorgement de la capitale et l’organisation de l’espace urbain. Car, pour eux, il faut d’abord aménager de nouveaux sites d’accueil avant de passer à la fermeture.
Ils s’estiment lésés par une telle décision qui porte atteinte, selon eux, à l’exercice de leur profession et de la prise en charge de leurs familles, a déclaré hier, un membre de bureau régional de l’Ugcaa, Zaber Abdenour. «Nous avons entendu dire que ces zones seraient réalisées à Réghaïa, Chéraga, … Mais rien n’a été fait et en plus, on nous oblige à fermer », critique la même source.

Le représentant des vendeurs des matériaux de construction s’est dit étonné de cette décision «en contradiction avec l’accord qui stipulait la mise en place de zones d’activités (ZA) avant de procéder à la fermeture des dépôts de matériaux de construction existants sur le territoire de la wilaya d’Alger».
«Nous avons des familles à nourrir, c’est pourquoi nous appelons au gel de cette mesure qui cible notre gagne-pain, en attendant que les autorités concernées aménagent d’autres espaces appropriés», a-t-il déclaré, citant l’exemple des trois commerçants à Bab Ezzouar et un autre à Bordj El Kiffan qui ont reçu l’ordre de fermeture de la wilaya.
«On n’est pas contre la délocalisation de notre commerce, mais contre une décision abusive et arbitraire du wali d’Alger. On nous ordonne de fermer sans nous donner une solution de rechange. D’autant que bon nombre d’entre nous sont installés dans leurs propres biens», indique le représentant des commerçants de matériaux de construction. Le moment n’est pas propice à la mise en oeuvre de cet arrêté, selon le porte-parole de l’Ugcaa, Boulenouar Hadj-Tahar, qui invoque, en plus des conséquences sociales et financières pour les concernés, ces fermetures en série vont provoquer une hausse terrible des prix des matériaux de construction à Alger et ses environs.
Dans la conjoncture actuelle, il estime que le gel de la décision de fermeture des locaux permettrait de sauvegarder des milliers d’emplois, sachant que les vendeurs de matériaux de construction font travailler des ouvriers. Pour lui, cette mesure vient contrecarrer la décision du gouvernement portant interdiction de l’importation des matériaux de construction.
«Comment l’Etat veut encourager la production nationale des matériaux de construction au moment où des instructions viennent freiner cette même production », s’étonne le porte-parole de l’Ugcaa, soulignant que l’absence de coordination entre les ministères de l’Habitat et du Commerce seraient à l’origine de cette anarchie.
L. A. R.