Les villageois de Tizi Rached devant le tribunal
Les habitants de la daïra de Tizi Rached ont tenu, ce jeudi matin, un rassemblement devant le tribunal de Larbaâ Naït Iraten pour exprimer leur préoccupation grandissante au sujet de la sécurité dans leur localité.
Des centaines d’habitants de huit villages appartenant à cette daïra ont en effet répondu à l’appel des comités de villages qui ont lancé une pétition visant à dénoncer la dégradation de la sécurité à Tizi Rached et surtout sur la RN12 reliant leur région au chef-lieu de wilaya. En fait, la colère des habitants en question contenue depuis des années risque de déborder à tout moment. Les exemples de ces débordements sont légion essentiellement au niveau d’Oued Aïssi. Ce jeudi, les représentants des villageois réclamaient des sanctions exemplaires à l’encontre des assassins d’un jeune de leur localité tué au mois de septembre, victime de l’insécurité qui règne dans les lieux. Par ailleurs, il est à rappeler que la région a connu plusieurs actions de colère sans que l’état sécuritaire ne se soit amélioré. Au début du mois d’octobre, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour empêcher la poursuite d’affrontements sanglants entre les villageois de Tizi Rached et les habitants des bidonvilles situés à Oued Aïssi. Près d’une dizaine de blessés ont été signalés avant qu’une commission mise sur pieds par la wilaya n’intercède. La rencontre qui s’était tenue regroupant les représentants des deux camps a réussi à ramener un calme précaire. Les villageois reprochent en effet à leurs interlocuteurs d’avoir instauré un climat de peur et d’insécurité sur la route au niveau d’Oued Aïssi. Des citoyens se sont fait racketter et agresser au niveau du lieu qui, d’année en année, est devenu un véritable coupe-gorge. De leur côté, les habitants incriminés rétorquaient qu’ils n’étaient pas les auteurs de cette insécurité. Par ailleurs, il est à noter que la région de Tizi Rached n’est pas la seule à souffrir de ce fléau. L’insécurité, bien que la situation ait connu une nette amélioration ces dernières deux années, est l’un des problèmes majeurs de la wilaya de Tizi Ouzou. Un fléau alimenté sans nul doute par la prolifération dangereuse des stupéfiants. Cette tendance à la propagation de ces produits est confirmée par les actions de la police qui ne cesse de démanteler des réseaux de trafic de drogue. Chaque semaine, des rapports de la police annoncent l’arrestation de personnes en possession de stupéfiants destinés à la commercialisation. Pis encore, ces dernières années, le mal a pénétré dans les établissements scolaires, lieux objectivement impénétrables à ces fléaux. Des élèves après avoir usé de la cigarette dans les cours se sont mis à fumer des joints de cannabis. Les bagarres à l’arme blanche ont également été signalées dans certains établissements. A Boudjima, le lycée a été fermé, l’année dernière, par deux bandes qui se livraient, durant une semaine, un combat à l’arme blanche. A Aït Aïssa Mimoun, les lycéens ont lancé un mouvement de grève illimitée pour dénoncer l’insécurité qui règne dans leur établissement nouvellement ouvert.