Ils revendiquaient l’accès à l’emploi,Des jeunes manifestent à Bethioua

Des affrontements ont éclaté mardi entre de jeunes chômeurs et les brigades antiémeutes de la Gendarmerie nationale au niveau de Bethioua, localité située à l’est du chef-lieu de la wilaya d’Oran.

Les émeutiers, de jeunes chômeurs venus des quatre coins de la wilaya, avaient fermé dans la matinée la RN11, au niveau de cette localité pétrolière, pour dénoncer les conditions de recrutement dans les unités de la zone industrielle et attirer l’attention des responsables locaux sur le chômage, devenu une fatalité vécue par un grand nombre d’entre eux.

«Nous n’avons pas fait de grabuge. Nous avons protesté pacifiquement. Certes, nous avons fermé la RN11 mais nous n’avons pas fait de mal», affirment des jeunes rencontrés hier et qui ont tenu à dénoncer l’intervention des éléments de la gendarmerie pour les disperser et rétablir la circulation automobile sur cet axe reliant Oran à la wilaya de Mostaganem.

Mardi, en fin de journée, et au terme d’une réunion avec le chef de daïra, des assurances ont été données aux protestataires sur la volonté des pouvoirs publics de trouver une solution au problème du chômage. «Le chef de daïra nous a promis l’installation d’une commission qui sera chargée du recensement des opportunités d’emploi et du suivi des recrutements.

Mais, par la suite et alors que nous comptions lever notre barrage, les éléments de la gendarmerie sont intervenus violemment pour nous disperser. Leur intervention était inopportune du moment qu’on avait présenté nos doléances au chef de daïra et qu’on s’apprêtait à en rendre compte aux autres chômeurs rassemblés au niveau de la RN11», affirment des protestataires qui précisent que les quatre jeunes interpellés par les gendarmes ont été relâchés en début de soirée.

Les protestataires se disent outrés par le comportement des structures chargées de l’emploi dans la localité. «Tous sont responsables, aussi bien les entreprises que les agents de la commune et ceux de l’agence de l’emploi. Pour un simple poste de gardien ou d’ouvrier on recourt au piston et au passe-droit. Figurez-vous que des agents de sécurité sont recrutés hors wilaya.

Certains sont même originaires des régions du centre et de l’est du pays. Des agents de l’administration communale devraient être poursuivis pour faux et usage de faux puisqu’ils n’hésitent pas, moyennant de l’argent, à leur établir de faux certificats de résidence pour prouver qu’ils habitent la localité.

Des entreprises recrutent des agents de sécurité hors wilaya et leur versent une indemnité d’éloignement et des frais de mission alors qu’elles pourraient faire des économies en recourant à une main-d’œuvre locale», affirment nos interlocuteurs. Ils n’ont pas manqué de souligner : «Nous tolérons le recrutement de compétences hors wilaya, mais nous refusons que des emplois de simples ouvriers soient affectés à des jeunes des autres wilayas».

Ces derniers précisent par ailleurs que la goutte qui a fait déborder le vase est le recours ces derniers jours au recrutement massif d’ouvriers venus des autres wilayas. «Ils nous ont annoncé qu’ils disposaient de diplômes universitaires alors qu’en réalité ils n’ont aucune qualification.

C’est de la hogra», notent-ils. Hier, un calme précaire régnait au niveau de la localité qui continuait à croire que ces jeunes sont encore des laissés-pour-compte en matière d’emploi. «Pas plus tard qu’aujourd’hui, des jeunes venus du centre ont été recrutés sur un chantier de construction. Ce n’est pas juste», soulignent des quadragénaires rencontrés non loin du camp 5 de Sonatrach.

F. B.