Ils reprennent du poil de la bête durant ce mois de Ramadhan,Les islamistes font leur show

Ils reprennent du poil de la bête durant ce mois de Ramadhan,Les islamistes font leur show

«Ces femmes n’ont pas la moindre connaissance de la religion et s’autoproclament mourchidate»

Se croyant investis d’une mission divine, ils se donnent alors le droit de s’ériger en police religieuse.



Contrairement à la nature, les islamistes aiment le vide. En l’absence de l’Etat, des partis politiques et des associations de la société civile ils occupent le terrain particulièrement durant ce mois sacré. Censé être le mois de la piété et de la solidarité, le Ramadhan est pour certains synonyme d’excès et d’intolérance. Pis encore, ce mois est l’occasion pour les gardiens du temple de s’ériger en moralisateurs de la société. Se croyant investis d’une mission divine, ils se donnent alors le droit de s’ériger en police religieuse. Il ne se passe pas un jour sans qu’une nouvelle fetwa ne voit le jour. «C’est haram (interdit par la religion) de faire ceci, c’est aussi interdit par la religion de faire cela», entend-on chaque matin. «Je suis traumatisé par ces comportements», confie Saliha, une mère de famille, la quarantaine. «On ne vous laisse pas pratiquer votre religion tranquillement», ajoute-t-elle. Le traumatisme de Mme Saliha, est dû selon elle «au comportement inadmissible de certaines personnes qui ne partent pas à la mosquée pour faire leur prière mais pour épier les autres croyants». La mésaventure de la dame a été pour elle la première et la dernière pour la prière du Tarawih à la mosquée.

«Je suis partie comme tout le monde à la mosquée pour me rapprocher du Créateur. Mais malheureusement certaines femmes qui étaient avec moi veulent montrer qu’elles sont les plus religieuses de toutes», rapporte-t-elle d’un air dégoûté.

«Alors que j’étais en train de faire ma prière, l’une de ces «messies» se lève me tire violemment les mains et me les arrange. Elle me dit d’un air méchant Itaki Moulek, arrange tes mains, tu laisses passer le diable comme ça!», poursuit-elle. La mésaventure «religieuse» de Saliha ne s’arrête pas là, puisque d’autres dames sont venues chez elle pour lui faire des remarques désobligeantes. «Sont-elles venues prier ou surveiller les autres?», s’interroge la soeur. Pour elle, ce comportement intolérable est dû à l’apparition de la vague des mourchidate (les conseillères religieuses). Les mourchidate sont censées être des femmes d’une grande connaissance religieuse que les croyantes viennent consulter à chaque fois qu’elles ont besoin de conseils sur le plan religieux.

«Malheureusement, beaucoup de ces femmes n’ont pas la moindre connaissance de la religion et s’autoproclament mourchidates», explique-t-elle. Lassée, Saliha n’a plus remis les pieds à la mosquée. «C’est ce genre de comportements qui amène les gens à s’éloigner de la religion. C’est aussi cela qui donne une mauvaise image de notre religion», s’attriste-t-elle. Ce constat alarmant n’est malheureusement pas un cas isolé et n’est pas spécifique aux femmes. Le comportement de certains hommes est bien pire. «J’ai accompagné ma soeur chez elle, un énergumène me lance de loin: «Itaki Moulek (Craint Dieu), c’est le Ramadhan», raconte Nabil, qui affirme que «cet énergumène me signifiait que je n’avais pas le droit de circuler en couple durant le mois de Ramadhan». «Quand bien même, c’était le cas, a-t-il le droit de me juger, de m’apostropher sur ma vie privée?», s’insurge-t-il. «Ils ont tellement l’esprit malsain qu’ils trouvent anormal qu’un frère et une soeur marchent ensemble dans la rue», dénonce-t-il encore. Cette remarque déplacée faite par un extrémiste, a entraîné une bagarre générale. D’ailleurs en parlant de bagarre, c’est devenu un sport national durant ce Ramadhan. Une scène à laquelle ont assisté au deuxième jour du Ramadhan, Idir et son frère, deux citoyens habitant la capitale. «On a assisté à une rixe qui a opposé deux islamistes. Le spectacle était beau à voir. Avec leur accoutrement fait de djellaba, kamis…pour, tenez vous bien, une petite bousculade pour monter dans le bus», rapportent-ils on se marrant. «Les deux barbus se sont roulés par terre et se sont donné en spectacle, tout en proférant des insultes que même le pire des voyous ne prononcerait pas», plaisantent-ils. Les deux frères qui semblent être portés sur l’humour disent s’être rapprochés des deux pugilistes, et leur on lancé «Itaki Allah, alors votre foi a disparu?» La réponse des deux antagonistes n’a pas tardé puisque de suite, ils ont proféré d’autres insultes plus graves aux deux frères, ce qui les a encore fait plus rire… «Cela prouve l’hypocrisie de certains donneurs de leçons, qui cependant n’appliquent jamais ce qu’ils recommandent», concluent-ils.

Comme l’histoire que nous raconte Bouchera. Cette jeune fille s’est fait insulter par un pseudo-croyant qui sortait des tarawih. «Il a proféré des insultes et m’a dit de rentrer faire le ménage à la maison», raconte-t-elle, encore sous le choc. «Est-ce normal que quelqu’un qui était en train de prier Dieu quelques minutes auparavant se comporte de la sorte?», peste Bouchera. «Mes parents ne m’interdisent pas de sortir et voilà que de pitoyables personnes se permettent de le faire. C’est le monde à l’envers», dit-elle, furieuse. Donc au lieu de s’occuper des fetwas interdisant le parfum, la brosse à dents…pendant le Ramadhan, certains feraient mieux de s’employer à respecter les vraies valeurs de l’Islam. Est-il religieusement recommandé de gaspiller de la nourriture en la jetant, en ayant les yeux plus gros que le ventre? Est-il toléré de manger jusqu’à en être malade? Ou encore bien pire, est-il demandé de voler autrui pendant le Ramadhan? Par vol, il est entendu vol en tous genres et en particulier, celui des commerçants.