Plusieurs dossiers seront débattus lors de cette session
Le ministre de l’Intérieur, celui de l’Habitat, de l’Energie et le ministre de la Communication seront aujourd’hui devant les sénateurs pour répondre à des questions d’une actualité brûlante.
Le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, sera interpellé sur la situation sécuritaire dans le pays. Maintenant que le terrorisme au plan intérieur est devenu presque un phénomène marginal, même s’il demeure une menace, l’Algérie s’est retrouvée face au grand chantier de la criminalité et de la violence urbaine.
Au début de ce mois, des gangs ont semé la terreur dans certains quartiers de la capitale. Avec tous les moyens dont disposent les services de sécurité, l’Algérie n’arrive pas à venir à bout de la criminalité. Est-il possible de circuler en toute quiétude avec sa famille, la nuit, au centre-ville d’Alger? Pas sûr pour une ville qui aspire au rang de grande capitale méditerranéenne. Les statistiques que dévoilent les services de police confirment une inquiétante hausse de la criminalité. Aussi, la petite et moyenne délinquance constituent plus de 80% de la criminalité urbaine. Il y a quelques semaines, des gangs ont pris en otage toute une cité à Baraki, au sud de la capitale. Il a fallu l’intervention des unités spéciales de la Gendarmerie nationale pour «libérer» la cité des 568 Logements à Bentalha en proie à des affrontements à l’aide d’armes blanches entre les nouveaux relogés de la commune de Sidi M’hamed et les habitants de haouch El Mihoub. Pas moins de 21 individus, dont sept repris de justice, âgés de 18 à 35 ans, ont été arrêtés. M.Belaïz doit répondre de cette situation devenue intenable, aussi bien au niveau de la capitale, que des autres centres urbains. Pas plus que son collègue Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, qui aura fort à faire tant les problèmes sont multiples dans ce secteur stratégique que constitue l’habitat. Il y aura d’abord le dossier de l’Aadl et les cafouillages constatés dans cette formule avant même le démarrage des chantiers de construction. Les souscripteurs qui se sont inscrits sur le site électronique le 16 septembre dernier, ont dû prendre leur mal en patience face au chamboulement et au désordre connus au niveau de ce site. Le ministre de l’Habitat sera également interpellé sur les retards immenses constatés dans certains chantiers, particulièrement au niveau de la capitale. Il y a aussi le dossier des relogements qui fait craindre le pire comme à chaque distribution de logements. Cela sans compter le manque terrible d’infrastructures de distraction dans les nouvelles cités. Parmi les centaines de milliers de logements construits depuis ces dix dernières années, rares sont les cités, voire même aucune n’a bénéficié de la construction d’un cinéma, d’une piscine, d’une bibliothèque et d’autres infrastructures pour les jeunes.
A son tour, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, se doit lui aussi de rassurer doublement les Algériens. D’abord, de garantir la disponibilité du gaz butane pour les citoyens dans les zones enclavées pour ne pas rééditer le scénario de l’année 2001 quand l’Algérie, pays gazier par excellence, a failli connaître des émeutes du gaz! Mais aussi rassurer les perspectives énergétiques du pays. Les spécialistes les plus avertis pronostiquent un avenir pas très radieux pour les pays exportateurs de pétrole et de gaz. Les raisons de ce pessimisme sont évidentes. Il y a d’abord le retour de l’Iran sur le marché du pétrole et du gaz. Ce pays vient de trouver un compromis avec la communauté internationale en vertu duquel il peut bénéficier d’un allégement de sanctions qui lui sont appliquées depuis des années. Il faut savoir que l’Iran est l’un des plus importants gisements gazier et pétrolier dans la région du Golfe. A ce retour de l’Iran, il y a aussi un frémissement de la production en Irak et prochainement en Libye. Et incontestablement, le coup de grâce sera donné par l’entrée en lice de la production des gaz de schiste qui feront des Etats-Unis un pays, non seulement autosuffisant, mais exportateur d’hydrocarbures.
Ce sera un terrible coup dur pour l’Algérie qui dépend exclusivement de la rente pétrolière.
Enfin, le ministre de la Communication répondra devant les sénateurs des incohérences nombreuses de son secteur comme la nouvelle loi sur l’audiovisuel déjà contestée. Sans compter les conditions socioprofessionnelles des journalistes.