Des élèves du cycle secondaire à Alger et Médéa sont sortis dans la rue pour protester contre le rythme «intensif» imposé pour le rattrapage des cours. Ils refusent de subir les conséquences d’une grève qu’ils n’ont pas voulue. Déstabilisés par un mois de débrayage de leurs professeurs, ils se disent décidés à continuer à boycotter les cours, si les compositions du deuxième trimestre venaient à être reportées et exigent de profiter pleinement des vacances de printemps.
Des élèves du cycle secondaire se sont rassemblés hier, devant l’annexe du ministère de l’Education nationale à Alger pour protester contre le rythme «intensif» imposé pour le rattrapage des cours suite à la grève qui a affecté le secteur.
Même scénario du côté de Médéa où un arrêt des cours a été observé par des lycéens dans de nombreux établissements.
«Nous n’avons pas fait de grève mais voilà que nous en subissons les conséquences», déplorent-ils en refusant de renoncer à leur première semaine de vacances de printemps. Une réaction très attendue de la part des spécialistes qui ont mis en garde contre la démotivation des élèves après un mois de grève des enseignants. Il faut dire que le préjudice est énorme. Ce sont pas moins de 150 séances du programme scolaires à rattraper, soit plus de 80 cours. Les élèves sont, de ce point de vue-là, en droit de ne pas accepter ce «bourrage» eux qui sont déjà suffisamment surmenés en raison de la charge des programmes et du volume horaire.
Ces derniers sont déstabilisés par un débrayage qui n’a que trop duré d’où leur incapacité à reprendre même les cours. Pour les pédagogues, c’est peine perdue que de croire à une possibilité de rattraper le temps à travers les récupérations d’autant que celles-ci ne peuvent, en aucun cas, avoir le même impact sur l’élève comme s’il avait eu sa leçon à temps.
En somme, les enseignants ont très mal choisi le moment pour déclencher leur grève à quelques mois des examens de fin d’année.
Le ministère de l’Education est aujourd’hui interpellé pour trouver la formule adéquate pour rattraper ce retard en tenant compte des capacités des élèves et leur état psychologique. L’utilisation du samedi et du mardi après-midi ainsi que les vacances ne sont pas nécessairement la solution pour rattraper les cours manqués d’où l’importance d’ouvrir le débat avec les experts afin de sortir avec d’autres mécanismes pouvant aider les élèves à mieux se concentrer. C’est la seule façon de contenir ce mouvement qui risque de faire tache d’huile vu le préjudice subi par notamment les élèves des classes d’examens.
Ces derniers insistent sur l’importance d’être associés dans toute prise de décision allant dans ce sens.
Ils affirment être décidés à continuer à boycotter les cours, si les compositions du deuxième trimestre venaient à être retardées.
Le ministère de l’Education nationale avait installé récemment une commission pour examiner de «meilleures méthodes» pour le rattrapage des cours.
La commission devrait entamer sa mission au début de la semaine prochaine. D’ici à là les choses pourraient prendre une nouvelle tournure et échapper à tout contrôle.
A.B