Les lycéens sont sortis hier pour exprimer leur inquiétude après les décisions prises sur le rattrapage des cours suite à la grève des enseignants qui a duré près d’un mois (25 jours). Les lycéens sont sortis dans plusieurs wilayas, notamment à Alger, Tipasa, Bouira et Médéa pour exprimer leur ras-le-bol et leur colère contre les enseignants qui ont observé une grève de longue durée, a-t-on constaté hier sur le terrain.
Interrogés, quelques élèves ont indiqué qu’ils «refusent de suivre les cours de rattrapage des mardis et samedis après-midi et qu’ils sont contre la suppression des vacances de printemps».
A Alger, plusieurs centaines de lycéens ont tenté, dans la matinée d’hier, de tenir un rassemblement devant l’annexe du ministère de l’Education nationale au Ruisseau (Alger). Venus de différents lycées, les élèves des classe terminales ont exprimé leur refus de suivre les cours de rattrapage annoncés par la tutelle pour compenser les jours de grève observés par les enseignants ces dernières semaines.
Pour les lycéens mécontents, il est impossible de rattraper les cours manqués en un temps record ; ils refusent de subir les conséquences du mouvement de grève de leurs enseignants. A l’unisson, les lycéens ont tenu les mêmes propos : «Nous refusons de suivre les cours de mardi et samedi après-midi et nous sommes contre la suppression des vacances de printemps».
La police n’a pas tardé à intervenir en repoussant les lycéens jusqu’à la place des Fusillés. Les forces de l’ordre ont ensuite obligé les lycéens venus des différentes communes à évacuer les lieux.
En outre, après la grève observée par les professeurs des lycées à travers la wilaya de Tipasa, c’est au tour des lycéens qui, a la surprise générale, ont refusé de rejoindre les bancs des classes pour plusieurs motifs.
Les grévistes refusent l’opération de rattrapage des cours envisagée dès la semaine prochaine. Sur place, les lycéens ont protesté en masse devant le siège de la direction de l’éducation de la wilaya de Tipasa en demandant des explications sur un éventuel rattrapage des cours durant les après-midi de mardi et samedi.
Les élèves du lycée Djillali Bou-Nama de la ville de Tipasa nous ont indiqué qu’ils ne sont ni des marionnettes ni des ordinateurs pour les professeurs qui ont réglé leurs comptes avec la tutelle à leur détriment, notamment ceux des classes de terminale.
Les cours de soutien chez l’enseignant dénoncés
Par ailleurs, on nous a indiqué que près de 300 élèves de différents lycées de la daïra de M’chedallah, à l’est de Bouira, ont organisé hier une marche de protestation suivie d’un sit-in devant le siège de la daïra pour exiger des autorités une prise en charge de leurs revendications socio-pédagogiques.
La procession a démarré du lycée Nasr Eddine-M’cheddali pour aboutir devant le siège de la daïra où un imposant rassemblement a été tenu, a-t-on fait savoir.
Et d’ajouter que la plate-forme de revendications des lycéens contient 15 points, notamment l’amélioration des conditions de scolarité qui, selon les élèves protestataires, se sont gravement détériorées.
Ils exigent des responsables de la direction de l’éducation de Bouira la suppression des cours de soutien chez les enseignants, tout comme ils ont réclamé le maintien des examens et des vacances scolaires aux dates prévues.
Le même constat a été effectué dans la wilaya de Médéa où des protestataires déplorent également des insuffisances en matière de prise en charge pédagogique et médicale dans leurs établissements et refusent catégoriquement les cours de rattrapage.
D’autres sources contactées par nos soins ont indiqué qu’au niveau des wilayas de Mascara et d’Oran, des centaines d’élèves se sont rassemblés devant les directions de l’éducation pour exprimer leur refus pour la méthode proposée par la commission portant sur le rattrapage des cours perdus en raison du débrayage.
Manal C.
