Ils refusent de partir à la retraite, Ces cadres qui s’accrochent aux attributs du pouvoir

Ils refusent de partir à la retraite, Ces cadres qui s’accrochent aux attributs du pouvoir
ils-refusent-de-partir-a-la-retraite-ces-cadres-qui-saccrochent-aux-attributs-du-pouvoir.jpg

«Nous demandons aux gens de partir à la retraite à 60 ans. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas besoin de cet encadrement.

Mais il faut bien que nos jeunes cadres progressent. Les anciens, nous les utiliseront comme lien entre les générations», a déclaré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal à Naâma, lors de sa dernière visite sur le terrain.

Dans tous les pays du monde, la question de la retraite se pose avec acuité. Dans certains pays, il s’agit de l’équilibre des comptes de la Caisse de retraite, dans d’autres il s’agit d’aider les compagnies d’assurances à collecter de nouvelles ressources. Le débat est en général entre système par répartition ou par capitalisation. En Algérie, le débat se situe sur le «comment» mettre des sexagénaires à la retraite.

La genèse du débat se situe après l’instruction émise par le Premier ministère pour demander aux ministères et aux entreprises publiques de mettre à la retraire les cadres ayant atteints l’âge légal. Une situation paradoxale ! En effet, le 1er ministère n’a eu aucune réaction de la part des institutions concernant les dispositions prises pour mettre les cadres à la retraite.

LG Algérie

Il aura fallu qu’Abdelmalek Sellal fasse une lettre de rappel et tienne des propos publics pour que les ministères et les entreprises entament le recensement des personnes atteintes par l’âge légal de départ à la retraite et les somment de transmettre leurs dossiers dans les plus brefs délais.

Cette situation a engendré une situation de panique chez des cols blancs à la recherche d’interventions et d’éventuels coups de piston pour rester en poste.

Alors que dans tous les pays du monde, les travailleurs cherchent à profiter de leurs derniers jours dans la sérénité et le calme, en Algérie, les cadres ne s’accrochent pas à un pseudopouvoir mais aux attributs du pouvoir. Chauffeur, téléphone payé par l’administration, logement de fonction et femme de ménage, etc.

C’est à ces avantages que s’accrochent nos cadres. Ils s’accrochent également à leur poste car il leur permet d’intervenir pour un membre de la famille, un ami ou une personne à impressionner. Ils ne forment pas les jeunes générations d’énarques ou d’ingénieurs fraîchement sortis des écoles. Ils sont méprisants et constituent, pour la plupart, des freins à la bonne marche des affaires de la République.

Ils ont accumulé suffisamment d’expérience pour se rendre, d’une certaine manière, indispensables. Mais en fait, ils ont atteint leurs limites. Ils sont incapables d’innovation. Ils sont en décalage avec la société et ses besoins. Ils ne sont plus réactifs car ils méprisent même leur ministre venu d’un parti où seul l’opportunisme guide l’action.

En fait, ils n’ont plus rien à prouver mais ont besoin des avantages que confère le titre de directeur ou de chargé de mission ou…. La réglementation est pourtant simple et claire. Toute personne ayant cotisé pendant 32 années et demie ouvre droit à la retraite et l’âge maximal est de 60 années révolues.

Pour les cadres de la Nation, nommés par décret présidentiel, il suffit de cumuler entre dix et quinze années pour ouvrir droit à une retraite royale. C’est donc à une caste que se frotte le Premier ministre. Une caste solidaire qui a vu les circulaires de départ à la retraite des Hamrouche, Sifi, Ouyahia et maintenant Sellal. Une caste qui ne se laissera pas «spolier» des attributs de pouvoir.

Une caste qui n’a pas envie de changer de vie et proposer ses connaissances et son expérience au secteur privé. On est tellement bien à être payé à ne rien faire, pourrait on conclure. Une retraite dorée tout en gardant les avantages de la fonction. Une situation de rêve qui bloque les générations montantes et qui freinent le développement du pays.

A. E.