Ils reflètent l’absence de discours pouvant intéresser les citoyens Les panneaux toujours vides

Ils reflètent l’absence de discours pouvant intéresser les citoyens Les panneaux toujours vides
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Les jours se suivent et se ressemblent lorsqu’il s’agit d’élections locales en Algérie. Au troisième jour de la campagne électorale, le climat politique est en perdition. Malgré les enjeux majeurs de cette joute électorale, nos politiciens semblent, encore une fois, passer à côté de ce rendez-vous.

La campagne électorale du double scrutin pour le renouvellement des membres des APC et des APW démarre, timidement, à Alger. Les panneaux d’affichage réservés pour les 52 partis politiques et candidats indépendants engagés dans les élections locales sont désespérément vides.

C’est ce que nous avons constaté au cours de notre petite tournée algéroise qui nous a menés vers les différentes communes de la Capitale. Hormis quelques très rares affiches du PT et du RND, éparpillés dans un nombre très restreint de panneaux d’affichage, à l’instar de la commune de Bab Ez-Zouar à l’est de la Capitale, aucun autre parti ne s’est mis en évidence. Du moins pour le moment.

Même les grands partis politiques, tels que le FLN et le FFS, semblent se désintéresser de cette avantdernière étape qui précède le vote final.

Le constat est donc encore une fois alarmant. Malgré l’effervescence soudaine qui a atteint les partis politiques sortis de leurs inerties récurrentes à quelques jours du début de la campagne électorale, la scène politique a retrouvé un climat morose caractérisé par une indifférence totale des citoyens et des partis politiques, censés s’investir sur le terrain pour drainer les voix des indécis.

Les signes ne trompent pas et nous renseignent d’ores et déjà sur l’état d’esprit de chacun, durant ces élections locales. En effet, les militants qui, autrefois sillonnaient les moindres recoins de l’Algérois pour défendre leurs programmes et donner un brin d’espoir aux Algériens sont complètement absents.

Le spectre de l’abstention est plus que jamais d’actualité. Malgré l’importance capitale de ce scrutin qui concerne le renouvellement des collectivités locales et par ricochet des préoccupations quotidiennes des citoyens, ces derniers ne sont guère emballés.

Il faut dire que le passé ne plaide pas en faveur des élus locaux qui ont tendance à faire des promesses utopiques en passant à côté des aspirations des citoyens qui ne se font pas d’illusion, quant au dénouement de ce rendezvous électoral.

Ce manque de confiance témoigne encore une fois du fossé incommensurable qui sépare le citoyen lambda de ses élus locaux et de ses représentants au Parlement qui n’ont d’autres préoccupations que leurs intérêts personnels.

Par ailleurs, et emboîtant le pas aux plus sceptiques des Algériens, les formations politiques, en particulier les partis nouvellement agréés, tiennent le même son de cloche. Pour eux, les résultats des élections locales vont être une copie conforme de celle des législatives, où les grosses pointures de la classe politique algérienne, tels que le FLN et le RND, ont accaparé la part du lion.

Et pour cause, le taux d’élimination fixé à 7% constituant un rempart édifié contre l’émancipation des petits partis plaide largement en leurs faveurs et sera un atout très important pour asseoir leurs hégémonies dans la gestion des collectivités locales. Ainsi, en attendant l’animation de la campagne électorale, la même ambiance règne à quelques encablures du résultat final.

Younes Guiz