La conférence mensuelle des imams, tenue lundi dernier, a été houleuse. En effet, les hommes de culte ont fait part de leur malaise et se sont entendus pour transmettre leurs doléances à la direction des Affaires religieuses de la wilaya, qui devra à son tour les transmettre à la tutelle, le ministère des Affaires religieuses et du Waqf.
Hier donc, les imams ont décidé de marcher vers le siège de la Wilaya, où ils ont accompli la prière du Dohr, avant de se rétracter pour accorder à la tutelle un délai pour répondre à leurs revendications.
Lors de cette réunion qui a regroupé plus de 150 imams, les hommes de culte ont noté comme première revendication le droit d’avoir un syndicat. Ils ont expliqué qu’ils ont bénéficié de l’agrément de création de ce partenaire social, mais qu’ils sont confrontés à des difficultés pour créer les sections.
Les imams ont également demandé une augmentation de salaire. Selon eux, ils touchent un salaire mensuel variant entre 20.000 et 27.000 dinars et n’ont pas droit aux primes, malgré le fait qu’ils exercent 7 jours sur 7. Ils ont souligné que les augmentations de salaire décidées par le gouvernement ne les ont pas touchés.
Le logement est un autre problème soulevé par les imams. « Certains imams occupent des logements wakfs et payent un loyer au ministère des Affaires religieuses, d’autres occupent des logements de fonction, biens de l’OPGI, et payent également le loyer au nom de la direction des Affaires religieuses ».
Ils ont également abordé le problème de la bureaucratie, affirmant qu’au niveau de la direction des Affaires religieuses, on leur ferme les portes bien que le premier responsable affirme toujours que ces dernières leur sont ouvertes.
La goutte qui a fait déborder le vase est le poste de promotion unique accordé à la wilaya d’Oran. « Oran a bénéficié d’un seul poste alors que des wilayas de moindre importance, à l’exemple de Mostaganem et d’Aïn Témouchent, ont bénéficié respectivement de 13 et 8 postes ».
Les imams ont, enfin, estimé qu’ils ont droit à de meilleures conditions sociales et à une meilleure considération puisque c’est à eux qu’on fait appel pour sensibiliser et calmer la population quand les conditions sociales sont houleuses.
Sarah B.