Ils réclament depuis des années une révision à la hausse des tarifs de prestations Les vétérinaires privés menacent de boycotter,les campagnes de vaccination animale

Ils réclament depuis des années une révision à la hausse des tarifs de prestations Les vétérinaires privés menacent de boycotter,les campagnes de vaccination animale
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Exaspérés par la chape de silence qui pèse sur la prise en charge de leurs principales revendications, tout particulièrement celle nodale relative à la révision à la hausse des honoraires de leurs prestations, les présidents des associations de vétérinaires praticiens privés ont décidé de boycotter toutes les campagnes nationales de vaccination des cheptels dont le lancement était prévu ces derniers jours à travers l’ensemble du territoire national.

Dans une déclaration commune, remise hier mercredi à la presse, les signataires justifient le recours à cette solution extrême qui ne manquera pas de pénaliser fortement les éleveurs de plusieurs wilayas visées, avec tous les risques que cela peut engendrer sur la santé publique, par le fait, souligne-t-on, «que les honoraires en cours en Algérie dans le secteur de la santé animale n’ont connu aucun changement depuis plusieurs années en restant bloquées arbitrairement, par bête vaccinée, à 10 dinars pour les ovins et 30 pour les bovins…

Un niveau de prix jugé des plus dérisoire au regard de la pénibilité du travail demandé et les risques de contagion encourus avec les zoonoses qui sont des maladies transmissibles à l’homme.»

Dans des requêtes adressées les 17 février 2011 et 28 mars 2012 au ministère de l’Agriculture et à la direction générale des services vétérinaires, les mêmes associations n’ont pas manqué, en se basant sur un ensemble de paramètres liés à des impératifs de gestion, de soumettre à l’appréciation du ministère de l’agriculture de nouveaux tarifs de prestation à appliquer, par maladie et par tête, lors des campagnes de vaccination animale. «Les tarifs proposés à la tutelle ont été fixés à 30 dinars pour la clavelée, 50 pour la brucellose des petits ruminants et 100 pour la fièvre aphteuse», tient-on à rappeler dans ces correspondances restées toutes malheureusement sans suite.

Même si l’appel au boycott est maintenu, les représentants des vétérinaires privés ne laissent pas pour autant les portes du dialogue fermées et annoncent ainsi la constitution d’une commission composée des présidents de cinq associations de wilayas (Sidi Bel-Abbès, Oran, Aïn Témouchent, Mascara et Chlef) à l’effet d’ouvrir des négociations avec les responsables centraux de l’administration agricole.

Contacté hier après-midi par téléphone, le Dr Mourad Amroun, inspecteur vétérinaire de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, a confirmé le boycott des campagnes de vaccination en cours par quelque 45 vétérinaires privés sur les 48 inscrits, tout en émettant le souhait que les protestataires puissent reconsidérer leur décision et ne pas compromettre ainsi les opérations prévues qui doivent toucher cette année pas moins de 700.000 têtes d’ovins contre la clavelée et 27.000 bovins contre la fièvre aphteuse, ainsi que 300.000 contre la brucellose des petits ruminants.

Le même responsable n’a pas manqué par ailleurs de faire part de la grande inquiétude des éleveurs et des responsables du secteur, et ce d’autant plus vrai, fera-t-il observer, que «la wilaya de Sidi Bel-Abbès, grâce précisément à la mobilisation du corps vétérinaire des secteurs privé et public, aura réussi ces dernières années à consolider son matelas immunitaire et préserver ainsi le cheptel contre un grand nombre de maladies animales.»

A. Abbad