Les animateurs de la Coordination des sections syndicales et syndicats nationaux de neuf ministères interpellent le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour «mettre fin à l’injustice dont sont victimes 600 000 travailleurs des corps communs».
Des travailleurs victimes du premier texte portant statut particulier des travailleurs de la Fonction publique. Hier, une réunion de travail a eu lieu au siège de la Centrale syndicale UGTA et lors de laquelle, les animateurs de cette coordination ont de nouveau réitéré leur principale revendication, à savoir «la révision du statut particulier des travailleurs des corps communs de la Fonction publique».
Selon les membres de cette coordination, «les nouveaux statuts particuliers ne s’inscrivent pas dans le contexte des nouvelles réalités de l’administration publique, ainsi que des profondes mutations politiques institutionnelles, économiques et sociales qu’a connues le pays ces dernières années, comme ils sont encore loin de favoriser l’émergence d’une administration moderne et performante en mesure d’accompagner le développement économique et de stimuler l’efficacité de la puissance publique et la gestion moderne des services publics».
C’est dans ce contexte que les représentants des 600 000 travailleurs des corps communs, regroupés au sein d’une coordination nationale, sollicitent, lit-on dans un document transmis au premier responsable de la direction générale de la Fonction publique, l’intervention de ce dernier «afin d’engager un processus de négociation avec le partenaire social représenté par la Coordination des sections syndicales et syndicats nationaux des ministères sur la révision des statuts et des régimes indemnitaires sus-mentionné».
Selon les animateurs de cette coordination, les «corps communs ont été les sacrifiés de cette révision, alors que les autres fonctionnaires, à l’image de ceux des Impôts, ont bénéficié des retombées de cette réforme». «Nous sommes gérés par un statut qui est en deçà de celui que nous avons avant 2008.
Nous sommes victimes d’un statut et nous revendiquons sa révision, car nous n’avons jamais été associés à un quelconque débat sur la question», a indiqué M. Outayeb, membre de la coordination.
Et d’ajouter que cette soi-disant augmentation de 10% est indigne». Notre interlocuteur nous cite l’exemple d’un fonctionnaire dont le salaire net est 13 890,49 DA après application du statut particulier et dont l’augmentation salariale de 10% ne lui apportera que 27 DA, soit un rappel de 486 DA sur les onze mois. «C’est vraiment aberrant», se sont exclamés nos interlocuteurs.
Pour rappel, en mars dernier, les travailleurs des corps communs de huit administrations (ministères) avaient exprimé leur colère devant leurs directions respectives contre la circulaire du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sous le numéro 553 du 25 février 2013, qui stipule l’augmentation de 10 % des salaires de cette catégorie de travailleurs.
Les manifestants ont réclamé la révision du régime indemnitaire tout en qualifiant la dernière décision du gouvernement de «mascarade». «Elle ne répond plus à nos doléances, au contraire, elle est honteuse et n’apaisera pas les esprits des travailleurs des corps communs», dénonce l’un des manifestants.
Les protestataires ont exigé la revalorisation des salaires de 50 % du salaire brut, l’intégration des ouvriers des corps communs et professionnels qui travaillent depuis plusieurs années comme des contractuels, et ce, conformément au décret 08/315 du statut particulier des travailleurs de l’éducation, l’instauration des primes de transport et de panier et du système de la prime de rendement, l’augmentation de la prime de la femme au foyer, l’augmentation de la prime du rendement jusqu’à 40 % ainsi que la promotion des fonctionnaires et travailleurs ayant une expérience professionnelle égale ou supérieure à 10 ans de service.
A. B.