Ils promettent logements,emplois et amélioration du pouvoir d’achat,Quand les partis disent la même chose

Ils promettent logements,emplois et amélioration du pouvoir d’achat,Quand les partis disent la même chose

Le logement, le chômage et le pouvoir d’achat sont les thèmes de prédilection du discours électoral. Les candidats à la députation les abordent, néanmoins, sans profondeur et sans réalisme.

Jeudi dernier, sur les ondes d’El-Bahdja, un candidat aux législatives dans la wilaya de Boumerdès, sous la bannière de l’Alliance de l’Algérie verte, aborde la problématique du recasement des sinistrés du séisme de 2003, dans des chalets qui présentent actuellement un état de vétusté avancé. À juste titre, le postulant à un siège à l’Assemblée nationale estime anormal qu’une situation provisoire dure neuf ans sans qu’une solution ne soit trouvée aux victimes du tremblement de terre. “Si nous obtenons la majorité à l’APN, nous nous engageons à reloger ces familles dans de brèves échéances”, promet l’invité de la Radio algérienne, soulignant que les efforts doivent être concentrés sur la réalisation, en masse, de logements sociaux.

S’il donne la priorité, dans son programme électoral, à la préservation de la stabilité politique de l’Algérie, qui ne doit surtout pas être ébranlée par des troubles similaires à ceux qui ont survenu dans de nombreux pays arabes, le RND n’occulte guère les segments logement et emploi.

Il suggère de poursuivre le projet d’édification de deux millions de logements à l’horizon 2014, de consolider les aides de l’État, en supprimant, par exemple, le plafonnement des salaires des fonctionnaires désirant acheter un appartement, et promouvoir le marché locatif.

Le parti d’Ouyahia propose, en outre, d’accompagner les jeunes afin de les préparer à la vie professionnelle. Pour le secrétaire général du FLN, “l’Algérie est un pays riche que les pays voisins envient. Des logements ont été réalisés, des routes construites et des postes de travail créés. Les jeunes doivent s’armer de patience et profiter de ces bienfaits”. En clair, la population n’a pas de raisons objectives de se soulever contre les autorités nationales.

L’ancien ministre de l’Agricul-ture et président de l’UFDS (Union des forces démocratiques et sociales, nouvellement agréé), Nourredine Bahbouh s’oppose à la création d’emplois précaires. “C’est démagogique. Le jeune Algérien a besoin d’un emploi stable pour gagner sa vie dignement”, affirme-t-il.

De son avis, il est impératif de soutenir “les classes les plus défavorisées. Il est nécessaire d’encourager les Algériens qui veulent avoir un logement”. Le patron du PST est convaincu que le développement d’une “industrie du logement permettra le développement de l’ensemble des secteurs. Quand le bâtiment va, tout va. Il faut de l’investissement, pas des chiffres qu’on ne vérifie pas sur le terrain. Nous avons besoin de quatre à cinq millions de logements. La distribution de logements doit être contrôlée par les bénéficiaires eux-mêmes. On parle de commissions et de sous-commissions alors qu’à chaque distribution de logements, des émeutes éclatent (…) Il faut réquisitionner les logements vacants”, a-t-il déclaré, lors de son passage à l’émission matinale de la Chaîne III.

Il défend, en outre, l’institution d’une allocation chômage, d’une valeur de 50% du SNMG (Salaire national minimum garanti) pour tout demandeur d’emploi. “Ce n’est pas du populisme. Les 200 milliards de dollars (montant approximatif des réserves de changes à la fin mars 2012) et les 98% de recettes d’hydrocarbures appartiennent aux Algériens”.

Le PRA propose de procéder à un recensement des logements inoccupés et de les réaffecter à ceux qui en ont besoin. Il n’a pas pris la peine de préciser comment il sera possible de déposséder les propriétaires de leurs biens.

Pratiquement, dans tous les meetings et les interventions à la télévision ou à la radio, les thèmes afférents au logement, à l’emploi et au pouvoir d’achat sont récurrents. À croire que les candidats à la députation distillent un discours qu’ils croient intéresser les électeurs.

Il n’en demeure pas moins que le débat n’est pas abordé avec profondeur, ou des propositions réalisables et réalistes.

S H