Il ne se passe pratiquement aucune semaine sans que l’éducation soit ébranlée par la fronde de l’une des «corporations», nombreuses à composer ce secteur.
Et les raisons de la colère ne pouvaient être que multiples. Cette fois-ci, ce sont les paliers du primaire et du moyen, autrefois regroupés dans le cycle fondamental, qui seront paralysés le temps d’une journée avant la fin de la semaine. En effet, un appel à un sit-in national devant l’annexe du ministère de l’Education nationale, sise à Ruisseau, à Alger, pour ce mercredi matin a été lancé par la Coordination nationale des enseignants et professeurs de l’enseignement fondamental, affilié au syndicat SNTE. Un rassemblement de protestation qui se veut pour les milliers de maîtres et d’enseignants une réponse au silence de la tutelle à l’égard de leurs revendications découlant toutes ou presque des disparités que consacre le nouveau statut particulier des personnels du secteur de l’éducation. Entre autres de ces «aberrations», des mensualités distinctes pour un même poste. Et à la coordination de réclamer des grades uniformes pour la même fonction qu’un décret ministériel, le 12-240, a totalement chamboulée tout comme l’intégration des enseignants ayant capitalisé une expérience dans les nouvelles classifications et celle des professeurs «intégrés» comme professeurs encadreurs en réduisant la durée de calcul de l’ancienneté et l’avancement automatique pour les grades de professeur principal et de professeur encadreur. Le chargé de la communication du SNTE n’hésite pas à parler de «professeurs en voie de disparités», en référence, justement à ces cas, nombreux, selon lui, où un tout nouveau MEP (maître de l’enseignement primaire) avec son bac+1 se retrouve avec un grade (catégorie 11) supérieur à celui de son collègue (catégorie 10), en fait, un de ses anciens maîtres d’école qui ont, pour leur majorité, opté pour une carrière dans l’enseignement primaire dans les années 1970 avec un niveau scolaire de terminale, voire de la 4e année moyenne. Pour Abdelhakim Aït-Hamouda, les concernés, qui se comptent par milliers, aimeraient un geste de reconnaissance de leur tutelle, eux qui sont, presque tous, au crépuscule de leur carrière. «Ils souhaitent une reconnaissance même sur le tard en les mettant au même niveau que leurs nouveaux collègues», affirme notre interlocuteur. La coordination, qui avertit qu’elle n’abdiquera pas jusqu’au recouvrement de ce qu’elle considère comme les droits légitimes d’une corporation, veut tout simplement que les maîtres et enseignants des cycles primaire et moyen soient traités au même titre que leurs collègues du secondaire.
M. K.