A la veille de la tenue de la session du comité central du FLN pour l’élection du bureau politique du parti, les contestataires menés par l’ex-coordinateur, Abderrahmane Belayat et le chef de file des redresseurs, Abdelkrim Abada qui ont déjà annoncé le boycott de la réunion de demain, sont catégoriques. Amar Saidani est élu selon eux de façon illégale.
Ils escomptent convoquer prochainement une autre réunion pour élire un nouveau secrétaire général
Pour se faire, Abada et Abderrahmane Belayat qui ont animé hier une conférence de presse au siège du mouvement de redressement à Draria Alger, affirment que « 90% des membres du comité central, militants, cadres et autres membres du bureau politique à l’instar de Amar Tou ou encore Abdelaziz Ziari sont avec nous ».
Mais les deux conférenciers qui avaient étaient incapables de donner le nombre exact de contestataires, ont fini par avouer que le nombre de signataires est de l’ordre de 73. Il avoisinerait les 135 si l’on compte les intentions, expliquera Abdelkrim Abada, qui met en exergue le fait que beaucoup de membres du CC qui étaient des ex-ennemis, ont fini par s’allier car considérant que l’intronisation de Saïdani à la tête du parti n’était rien qu’une » pièce de théâtre « .
S’ils n’avaient pas annoncé la date de la rencontre, c’est qu’ils attendent le verdict de la justice, suite au recours introduit auprès du conseil d’Etat pour l’invalidation de la session du comité central du 29 août dernier au cours de laquelle, Amar Saïdani a été plébiscité à la tête du parti. Ils étaient moins de 100 membres du comité central à être présents, soutient Abada.
Les deux conférenciers, sont longuement revenus sur les étapes qui ont conduit à l’intronisation de Saïdani, estimant qu’il s’agissait d’un coup de force. » le seul habilité à convoquer la session du CC est Belayat « , affirme Abada, qui rappelle que la justice avait tranché en faveur du coordinateur du BP avant qu’il ne soit décidé autrement. « C’est une pièce de théâtre « , soutient Abada.
« Nous devons faire face comme un seul homme pour libérer le parti des manoeuvres du groupe (de Saâdani ndlr) qui s’est installé à la tête du parti en recourrant à la fraude et avec le soutien de certains cadres du parti, d’autres personnes en dehors du parti et détenteurs de l’argent sale qui leur permettra d’acheter leurs postes, ainsi que certains commis de l’Etat « , accuse-t-il, estimant que même l’administration » a été induite en erreur » alors que le ministère de l’Intérieur « a été impliqué dans le jeu ».
Abada et Belayat s’en remettent à la justice qui doit rétablir selon eux, la vérité. « Même pour la réunion d’aujourd’hui, le quorum ne sera pas atteint », affirme Abada. Pour Belayat qui ne sera pas candidat au poste de SG, la réunion de l’Aurassi du 29 août, a été préparée pour Sâadani. « Ils ont refusé l’hôtel Ryad parce qu’ils savent qu’ils auront affaire à une commission de candidature ». L’hôtel Aurassi avait refusé selon eux, de recevoir la rencontre, » mais le pouvoir de l’argent sale en a fait autrement « , constate Abada qui regrette que c’est Saïdani qui ait été choisi alors que le FLN dispose de cadres compétents.
« Pourquoi, lui ? », s’est-il interrogé avant d’expliquer que ces dernières déclarations » ne sont que des attaques contre les institutions de l’Etat « . les deux conférenciers lui dénient le droit aussi de présenter Bouteflika comme candidat du parti, en affirmant que ce ne sont pas ses prérogatives. « Qui dit que nous sommes contre le président ? « , s’est interrogé Abada qui avait souligné que le groupe de Saidani accusait tous ceux qui sont contre son intronisation, d’être contre la candidature du chef de l’Etat, avant d’expliquer que son bilan parle pour lui.
» La meilleure publicité ce sont ses réalisations « , dit-il. Il expliquera que c’est aux structures du parti de désigner le candidat, tout en rappelant qu’en 2004, il y avait ceux au CC qui étaient pour Benflis et d’autres pour Bouteflika, sans qu’il n’y ait de haine. En tout cas, les contestataires comptent sur le soutien de toutes les franges des « légalistes », qu’ils appellent dans un communiqué rendu public à se joindre à eux. la bataille recommence à quelques mois des présidentielles.
Par Sofiane Aït Mohamed