«C’est la deuxième fois qu’on annonce la promulgation de ce statut. On nous avait promis de verser nos indemnités au mois de ramadhan dernier. Mais rien n’a été fait à ce jour. Ce ne sont que des promesses sans lendemain».
Un véritable bras de fer est engagé, depuis hier, entre le ministère de l’Intérieur et le Conseil national du secteur des communaux (CNSC), affilié au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap). Alors que le département de Ould Kablia annonce la signature du décret exécutif portant statut particulier des fonctionnaires des collectivités territoriales, les travailleurs communaux se rebellent et annoncent le maintien de la grève entamée mardi dernier. «C’est la deuxième fois qu’on annonce la promulgation de ce statut. On nous avait promis de verser nos indemnités au mois de ramadhan dernier. Mais rien n’a été fait à ce jour. Ce ne sont que des promesses sans lendemain», dira, Ali Yahia, porte-parole du CNSC. Le ministère de l’Intérieur a annoncé, avant-hier, à travers un communiqué que le décret exécutif portant statut particulier des fonctionnaires de l’administration des collectivités territoriales ainsi que celui relatif au régime indemnitaire viennent d’être signés par le Premier ministre. L’élaboration de ce statut particulier a pris en compte le nouveau contexte qui résulte du processus global de réforme dans le secteur de la Fonction publique ainsi que la réforme des collectivités territoriales engagées par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, notamment à travers les nouveaux codes communal et de wilaya, précise la même source. En outre, il corrige l’ensemble des dysfonctionnements actuels subis par les agents des collectivités territoriales. Le ministère souligne dans son communiqué que ce statut particulier et le régime indemnitaire y afférent s’inscrivent dans une dynamique de modernisation de la gestion des collectivités territoriales et permettra, sans aucun doute, de rénover la gestion des ressources humaines pour faire de celle-ci le levier des dynamiques de développement local. L’application de ces dispositifs induira aussi «une augmentation appréciable du revenu des fonctionnaires des collectivités territoriales et permettra l’amélioration de leurs conditions et niveau de vie». Le CNSC ne prend pas acte de ce que vient d’annoncer la tutelle. «On nous a habitué à ce genre de promesses. Il n’y a rien d’officiel. Notre syndicat n’a rien reçu. On préfère attendre pour voir un peu plus clair et prendre la décision adéquate», a indiqué notre interlocuteur. Ce dernier affirme que les pouvoirs publics «n’ont pas répondu aux revendications exprimées par les travailleurs communaux». Outre la promulgation du statut particulier, Ali Yahia, a remis sur la table la revendication de l’intégration de l’ensemble des contractuels du secteur des communes. Il tenu à préciser, dans cette optique, que sur les 500 000 travailleurs communaux – qu’ils soient éboueurs, préposés au guichet, employés dans les bureaux – des 1 541 communes du pays, plus de 20% des effectifs sont contractuels. Ces derniers sont recrutés dans le cadre du pré emploi avec un salaire de 3 000 DA par mois, alors qu’ils bouclent leurs huit heures de travail ! Le porte-parole du CNSC conditionne également la suspension de la grève par la réintégration de tous les travailleurs communaux licenciés à cause de leurs activités syndicales. Notre interlocuteur a dénoncé «la tentative» de casser la grève orchestrée par l’autre syndicat, la Fédération nationale des fonctionnaires des communes (FNFC), affiliée au Snapap (Aile-Felfoul). «Ce syndicat est à la solde du pouvoir, à chaque fois qu’on annonce une grève, la tutelle fait appel à lui pour saboter notre mouvement», fulmine-t-il. À noter que le FNFC a décidé d’annuler la grève nationale prévue initialement les 20, 21 et 22 septembre, suite à la rencontre qui a réuni le secrétaire général du Snapap et le ministre du Travail, Tayeb Louh.
Par Hocine Larabi