Ils pourraient gagner l’Algérie cet automne Alerte, les criquets arrivent

Ils pourraient gagner l’Algérie cet automne Alerte, les criquets arrivent

Le Sahel est confronté à la plus sérieuse menace due au criquet pèlerin depuis 2005.

C’est ce qui ressort des derniers rapports de l’Institut national de la protection des végétaux (INPV), mais aussi celui de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sur le sujet. Certains pays du Sahel ont en effet enregistré des pluies abondantes au cours de l’année, ce qui a entraîné des conditions écologiques exceptionnellement favorables permettant une reproduction du criquet pèlerin, attendues pour le courant de ce mois de septembre.



Cette situation pourrait conduire à une augmentation significative des effectifs acridiens en octobre et d’essaims en novembre, coïncidant avec la récolte des cultures annuelles dans le Sahel. Si les opérations de lutte ne sont pas suffisantes au Mali, au Niger et au Tchad, de nombreux essaims pourraient quitter le Sahel avec le dessèchement de la végétation (à partir de la fin octobre) et gagner l’Algérie mais aussi la Libye, le nord-ouest de la Mauritanie et le Maroc.

Compte tenu de la gravité de la situation, des actions sont entreprises pour protéger les cultures estivales et réduire le potentiel de migration d’essaims.

Un malheur n’arrivant jamais seul, l’instabilité politique au Mali constitue, selon tous les acteurs de la lutte antiacridienne, l’un des principaux facteurs inattendus sur lequel butent les actions de terrain.

Cette situation complique, en effet, la tâche des «soldats du criquet», en raison de l’impossibilité d’engager les mesures préventives traditionnelles, telles que la récolte d’informations de terrain, mais aussi le traitement des foyers à la source. En outre l’organisation d’actions coordonnées au niveau régional, se trouve ainsi compliquée si ce n’est empêchée.

La lutte antiacridienne étant une opération complexe, nécessitant l’implication et la coopération de tout un ensemble d’acteurs au niveau régional mais aussi international. Ainsi, le manque d’information concernant notamment l’activité acridienne au nord du Mali est des plus préoccupants. Car s’il est une arme qui dans tous les cas peut faire la différence : c’est bien l’information de terrain.

En mobilisant plus de 3 milliards de dinars, l’Institut national de la protection des végétaux (INPV), en collaboration avec les services de la météo, mais aussi les moyens de l’armée, la Protection civile, et tout un ensemble d’acteurs, l’Algérie veut être prête à toute mauvaise surprise.

Malgré le calme apparent ces derniers jours, que les spécialistes appellent «période de répit», l’Agence spatiale algérienne (ASAL) continue de fournir les images satellites qui suivent à la trace le développement de tout déplacement d’essaim de criquets. Pour l’heure, et en l’absence de données précises, le mot d’ordre reste : vigilance.

Selon la FAO, plus de 50 millions de personnes pourraient être affectées par les dégâts sur les cultures que pourrait provoquer cette véritable calamité en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Tchad.

L.S