La chambre d’instruction de Paris a confirmé le maintien en détention de deux hommes d’origine algérienne impliqués dans le cambriolage du domicile de François Hollande. Ces deux individus de 30 et 31 ans, en situation irrégulière et sans antécédents judiciaires, avaient été mis en examen le 28 novembre dernier pour « vol en bande organisée ».
Lors de l’audience, l’un des suspects a exprimé ses regrets, affirmant avoir ignoré l’identité de la victime. Malgré leur profil de travailleurs clandestins intégrés, la justice française a choisi de les laisser sous les verrous.
C’est le choc de la réalité pour Salah et son complice. Pensant commettre un simple vol, les deux hommes de nationalité algérienne se retrouvent au cœur d’une affaire d’État pour avoir cambriolé l’ancien président français François Hollande.
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Qui sont les auteurs du cambriolage du domicile de François Hollande ?
Apparaissant dans le box de la cour d’appel, Salah — un homme brun à barbe vêtu d’un pull beige — semble écrasé par les conséquences d’un acte qu’il jugeait dérisoire : « Je suis désolé, je regrette ce que j’ai fait. Je n’ai jamais été un voleur et là, je me retrouve en prison où j’éprouve un grand sentiment de solitude », a-t-il confié avec émotion.
Arrivé d’Algérie il y a un an, ce trentenaire menait une vie précaire à Saint-Denis, entre livraisons et petits boulots non déclarés.
Son complice partage une trajectoire similaire : plaquiste de métier, il subvenait également à ses besoins malgré sa situation irrégulière. Si aucun des deux n’avait de condamnation à son actif, l’un faisait toutefois l’objet d’une interdiction de séjour à Paris.
L’intrusion s’est déroulée le 22 novembre aux alentours de 20 heures, dans un quartier calme du XXe arrondissement de Paris. Profitant de l’absence des occupants et d’une surveillance policière volontairement en retrait, les deux hommes ont pénétré dans le domicile de l’ancien président français. Le vol a duré six minutes et a porté sur une montre et une tablette. Malgré une alerte donnée trente minutes après les faits par les agents de garde, les suspects avaient déjà quitté les lieux. Ils ont été interpellés quatre jours plus tard en Seine-Saint-Denis par les effectifs du deuxième district de police judiciaire.
Un cadre judiciaire « scandaleux et disproportionné »
Les objets volés ont été récupérés et rendus au couple Hollande-Gayet. Pour leur défense, les suspects affirment avoir cru s’introduire dans un bâtiment abandonné : « nous ignorons totalement l’identité du propriétaire », soutient l’un d’eux.
Par ailleurs, leur avocate, Julia d’Avout d’Auerstaedt, dénonce une qualification de « bande organisée » qu’elle juge abusive et uniquement motivée par le statut de la victime. Selon elle, ce dossier, qui révèlerait normalement d’une peine légère en correctionnel pour un vol sans effraction, est artificiellement gonflé pour justifier une détention provisoire prolongée.
Néanmoins, la justice française a maintenu leur incarcération, doutant de leur version du « squat » et pointant leur manque de stabilité sociale.
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