Depuis le tremblement de terre, toutes les placettes de la commune sont occupées par des citoyens encore sous le choc.
Il est 18 h 50 ce jeudi lorsque l’équipe de journalistes d’InfoSoir jette les amarres dans cette commune durement ébranlée par le tremblement de terre qui l’a secouée la veille à l’aube. Premier constat, les citoyens mènent déjà des actions contre la faim et aussi pour disposer d’une eau de qualité et en quantité suffisante, en l’absence des autorités locales, dont deux élus que nous avons rencontrés à Tahamoult et qui manifestent ouvertement leur impuissance. «Notre commune est pauvre, la population aussi. Donc que peut offrir un pauvre à un autre si ce n’est le réconfort moral ?», nous disent-ils. Ce discours ne semble pas convaincre cette veuve qui a perdu son conjoint patriote durant la décennie noire. «Pourquoi le maire n’est-il pas venu s’enquérir de notre situation ici à Tahamoult ?», lance-t-elle à la face de nos interlocuteurs. «Les élus locaux sont absents depuis le tremblement de terre. Personne n’est venu soulager cette population très choquée», nous dit un autre citoyen dont les murs de sa demeure ont cédé sous la secousse tellurique. C’est bientôt l’heure du f’tour, l’équipe d’InfoSoir se disperse pour tâter au mieux le pouls de cette population qui nous accueille tels des messies. Chacun avait un message qu’il voulait faire parvenir aux autorités de la wilaya de Blida. Le maire de la commune de Hammam Melouane et son secrétaire général sont passés à la «moulinette». «Ce sont des incompétents», disent les gens en colère. Ils fustigent surtout le secrétaire général. «Il refuse de nous écouter. Il nous a même chassés en faisant appel aux brigades anti-émeutes dès les premiers instants du tremblement de terre». Direction un immeuble abandonné par ses habitants qui ont préféré se réunir dans un lieu plus sécurisé.
Cet immeuble situé à la rue Boudjemaâ-Tatouche dont les façades fissurées en plusieurs endroits et certains murs effondrés, représente un véritable danger. Là aussi, les élus locaux sont traités de tous les noms. «Ils ne méritent pas d’être à la tête de notre commune. S’ils avaient la moindre humilité, ce serait le moment pour eux de quitter le navire pour laisser la place à des personnes compétentes», nous disent plusieurs habitants de cet immeuble.
R.K