Les travailleurs du champ gazier de Tiguentourine, à In Amenas, qui travaillent sous le régime de la sous-traitance pour le compte du projet de l’association Sonatrach-British Petroleum-Statoil, se sont rassemblés hier devant le siège de la direction générale de l’entreprise publique des hydrocarbures Sonatrach, à Hydra (Alger), pour demander leur intégration au sein de la société nationale.
Selon les 40 protestataires, rencontrés sur place, leur revendication remonte à deux ans, lorsque, dans un courrier n° 912/AST/11 et 972/AST/11 des 19 et 24 mai 2011, le directeur central avait demandé, conformément aux directives de l’ancien P-DG, aux différents responsables des associations, de mobiliser tous les moyens nécessaires pour l’intégration de l’ensemble du personnel au sein des associations qu’ils dirigent. Aussi de finaliser l’opération, en toute transparence, au plus tard le 30 juin 2011, tout en respectant le délai exigé.
En effet, «nous demandons la reprise du processus de transfert engagé plus d’une année auparavant et qui a touché près de 90 % de sous-traitants, dont 17 associations ont été régularisées à travers tous les sites des associations et groupements», nous a indiqué un manifestant. Ajoutant que «la même action a touché une partie de nos collègues du même site».
Pour des raisons «inexplicables», ils sont environ 183 salariés entre cadres, techniciens et administrateurs qui n’ont toujours pas obtenu gain de cause à l’instar de leurs collègues.
«Nos collègues ont été régularisés depuis deux ans. Au moment où notre tour est arrivé, le P-DG de Sonatrach a été remplacé et nos dossiers ont été bloqués, alors qu’il ne manquait que la signature finale», a poursuivi un autre protestataire.
Aujourd’hui, ces ex-otages du drame de l’attaque terroriste de Tiguentourine de février dernier, qui se sentent «lésés» et «ignorés», demandent au P-DG de Sonatrach des «explications et l’ouverture d’une enquête» pour identifier les causes et les personnes qui sont responsables de l’arrêt du processus de transfert.
Par ailleurs, les délégués des manifestants ont été reçus par un cadre de Sonatrach. Après une réunion entre les directeurs exécutifs de cette entreprise, il a été décidé de ne réintégrer que les agents techniques et de prendre en charge le reste des salariés à une date ultérieure.
Cette proposition a été rejetée par l’ensemble des salariés qui «exigent» l’intégration de tous les travailleurs sans aucune exception.
C’est aujourd’hui, dans une autre réunion avec des représentants de la direction générale de Sonatrach que nous allons connaître l’épilogue de cette affaire.
Pour rappel, les manifestants ont observé l’année dernière plusieurs mouvements de protestations et adressé des correspondances aux responsables et au P-DG de Sonatrach afin de prendre en charge leur unique revendication d’intégration qu’ils jugent «légale», après des années de travail et d’expérience.
Nouara Kribel