A travers un rassemblement qu’ils ont tenu hier à Alger, une cinquantaine de handicapés ont dénoncé les taxes sur les véhicules aménagés et réclamé la modification de la législation pour faciliter leur acquisition.
Ils n’ont pas d’espaces aménagés sur les trottoirs et cela revient très cher d’acquérir un véhicule aménagé. Les souffrances et les difficultés qui entravent le quotidien des personnes handicapées sont légion une Algérie. Une prise en charge sérieuse des besoins spécifiques de cette tranche est soulignée à chaque fois par les spécialistes, le mouvement associatif ainsi que les proches des personnes concernées.
Mais du chemin reste à faire pour que les autorités publiques travaillent dans le sens d’une bonne insertion de cette tranche fragile de la société. C’est dans ce contexte que s’inscrit le mouvement de protestation organisé hier à l’initiative du réseau des conducteurs handicapés affilés à la Fédération algérienne des personnes handicapées.
Une cinquantaine de personnes a tenu, hier, un rassemblement de protestation devant la direction générale des douanes, rue Docteur Saâdane à Alger-Centre. Les protestataires réclamaient le droit à la circulation automobile. Ils s’insurgent contre des mesures douanières qui poussent les concessionnaires de véhicules à ne pas importer des véhicules avec une boite à vitesse automatique et donc à rejeter les commandes des handicapés. Ces mécontents réclament notamment «l’abrogation de la circulaire de 2010 limitant l’exonération des droits et taxes sur véhicules aménagés au handicapé ayant la jambe gauche invalide ».

«Depuis la promulgation de cette circulaire par la direction des Douanes, les conducteurs handicapés rencontrent d’énormes difficultés pour l’acquisition d’un véhicule aménagé auprès des concessionnaires et c’est pour cela que nous demandons son abrogation», a précisé à l’APS Abdelkader Bouchennine, membre de la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH), initiatrice de cette action. Notant que cette manifestation est motivée par l’absence de réponses à leurs correspondances et appels, l’interlocuteur a souligné que la direction générale des Douanes et après avoir reçu, lors du sit-in, la présidente de la FAPH, Atika Mammeri, a promis de «convoquer, dans les plus brefs délais, les parties concernées pour une réunion afin de débattre de ce problème auquel fait face cette frange de la société doublement pénalisée», selon lui.
Il s’agit notamment, selon M. Bouchenine, de la direction des Douanes, des ministères des Finances, de la Solidarité et des Transports. La circulaire de 2010 a limité l’exonération des droits et taxes sur véhicules aménagés au handicapé ayant la jambe gauche invalide et donc a gelé l’arrêté interministériel du 11 juillet 2000 fixant les modalités d’application des dispositions relatives à «l’exonération des droits et taxes de véhicules aménagés aux personnes atteintes d’une paraplégie ou ayant subi l’amputation des membres inférieurs ».
Depuis 2010, excepté les personnes ayant une jambe gauche invalide, «tous les autres conducteurs handicapés doivent, pour bénéficier de cet avantage, importer un véhicule aménagé de l’étranger», une procédure qui a poussé les concessionnaires automobiles à «refuser les commandes de citoyens handicapés et d’importer des véhicules à boite à vitesse automatique », a t-il expliqué.
Y. A.