Les agences risquent de perdre leur crédibilité vis-à-vis de leur clientèle
Les agences de voyages accusent leurs partenaires saoudiens de ne pas les avoir avertis à l’avance.
Ce sont des centaines de milliers d’Algériens qui se trouvent otages. Après avoir versé des sommes allant entre 15 et 35 millions de centimes pour effectuer une Omra en ce mois de Ramadhan, il semble que leur espoir s’est vite évaporé. Ils sont pauvres, dans leur majorité, qui ont consacré toutes leurs économies pour rendre visite aux Lieux Saints de la Mecque. En fin de compte, ils se retrouvent victimes de spéculations entres des agences de voyages nationales activant sous la tutelle du ministère du Tourisme et leurs partenaires saoudiens.
Les agences de voyages qui sont des opérateurs commerciaux se défendent et accusent leurs partenaires de ne pas les avoir informés à l’avance par la décision du ministère saoudien de Hadj relative à la limitation de la période de la Omra 2013 à 15 jours au lieu de 30 jours. «Nous n’avons pas été avertis à l’avance pour cette réduction de période, sinon on aurait pris des mesures nécessaires pour ne pas tomber dans ce piège qui pénalise les citoyens», a indiqué, hier, M.Farid Larbaoui, président du bureau de l’Est du Syndicat national des agences de voyages (Snav-Est).
Selon lui, les agences ont versé l’argent des clients un mois avant d’entrer sur le sol de l’Arabie Saoudite comme le dictent les lois régissant l’octroi des contrats de réservation de la Omra. C’est-à-dire les clients ont payé leur Omra un mois à l’avance. Suite à cette décision imprévue, des représentants des agences de voyages sont allés en Arabie Saoudite pour récupérer leur argent. Cependant, leurs partenaires ont refusé de rembourser les sommes versées. M.Larbaoui a informé que des opérateurs saoudiens leur ont imposé de payer une amende de 10.000 rials par chaque personne dépassant les 15 jours. «Ils disent que le quota n’est pas limité, alors qu’on n’a pas reçu les visas au niveau des agences», s’est-il s’exclamé.
De ce fait, les agences risquent de perdre leur crédibilité vis-à-vis de leur clientèle. Au même temps, elles sont obligées de rembourser à 100% l’argent des clients. En d’au-tres termes, c’est la faillite qui les attend. Jusqu’à maintenant, rien n’est affirmé à l’exception des rumeurs circulant ces derniers temps. Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs ne veut pas intervenir car il considère que le problème est entre les agences de voyages algériennes qui sont des opérateurs commerciaux et les opérateurs saoudiens.
Ainsi, le Syndicat national des agences de voyages -Est interpelle les autorités algériennes, notamment le ministère du Tourisme pour les aider à récupérer l’argent des clients et défendre les intérêts des Algériens. Il demande à l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite en Algérie de lui clarifier les choses car rien n’est clair.
Il a aussi averti les futurs clients de ne pas paniquer car ce sont des forces majeures. De son côté, l’ambassadeur saoudien à Alger, le Dr. Sami Ben Abdallah Saleh a déclaré à un journal arabophone que l’Etat saoudien n’a pas limité la période de la Omra à 15 jours au lieu d’un mois comme le disent certaines sources. Il a accusé des spéculateurs qui collectent des passeports au profit des agences de voyages non agréées par son département. Il a informé aussi que plus de 170.000 visas ont été délivrés, soit une augmentation de 15% par rapport à la même période de l’année dernière tout en assurant que la Omra ne sera pas affectée par les travaux de renouvellement des infrastructures d’accueil.