Ils ont organisé un sit-in devant le salon international fournisseurs de produits et services, Les chômeurs de Hassi crient leur désarroi !

Ils ont organisé un sit-in devant le salon international fournisseurs de produits et services, Les chômeurs de Hassi crient leur désarroi !

Ils sont une centaine à dénoncer l’indifférence des autorités à prendre en charge leurs problèmes socioprofessionnels liés au chômage, au logement…

Les jeunes habitants de Hassi-Messaoud vivent actuellement une situation socioprofessionnelle des plus précaires. Natifs et résidents de la ville la plus riche d’Algérie, ils souffrent, néanmoins, d’un sérieux problème de chômage et de logement. Ils crient leur désarroi quant aux conditions difficiles que leur offre leur propre commune où sont implantées pourtant pas moins de 1 200 entreprises. Ce sont autant de grands groupes nationaux et internationaux et leurs filiales, spécialisés dans les hydrocarbures, qui exercent leurs activités sur un territoire à vocation… pétrolière ! Si Hassi-Messaoud s’est enrichie du pétrole qu’elle entasse et exploite depuis des dizaines d’années, ses enfants, en revanche, se sont appauvris. Hassi engrange des milliards de…dollars, tandis que sa progéniture cherche toujours le moindre dinar qui lui garantira une ration alimentaire quotidienne ! Hier encore, ils étaient une centaine à se rassembler devant l’entrée du Salon international fournisseurs de produits et services. Ils se sont donné rendez-vous pour un sit-in dans le but d’exprimer leur ras-le-bol au wali qui devait inaugurer cette manifestation. “Les autorités locales nous ont promis des terres pour des projets agricoles et des logements. Ils ont pris nos dossiers, mais sans suite”, lancera, tout de go, Mohamed, la trentaine entamée. Une crise aiguë s’empare du secteur de l’habitat ici à Hassi. Tous les programmes de logements ont été gelés depuis 2004, avouera ce jeune un chèche autour du visage.

“Il a été prévu des logements dans le cadre de l’habitat rural au niveau de la localité d’El-Ghanami, mais Sonatrach s’est accaparée du terrain pour construire une usine de gaz”, déclare, dépité, un autre manifestant. Désormais, soutient-il, pour pouvoir espérer un poste au sein de la compagnie nationale, il faut bloquer la route, fermer le siège de l’APC ou de la daïra, organiser des sit-in ou connaître des personnes influentes… Les citoyens de Hassi sont, selon lui, les plus défavorisés. Pis, ils vivent sur une poudrière à cause des canalisations et autres pipelines à proximité desquels sont édifiées des habitations.

“Lorsque quelqu’un compte construire une habitation ou entamer un projet agricole, les responsables locaux lui signifient que le terrain appartient à la Sonatrach”, renchérit Mohamed qui admet l’importance des projets de Sonatrach pour peu, nuance-t-il, que l’entreprise recrute ces jeunes ou cède les terrains inexploitables pour l’édification des programmes de logements. “Je suis natif de cette commune, je veux vivre ici. Ne me casez pas ailleurs”, demande-t-il. Mais ce qui désole le plus ces jeunes protestataires c’est cette eau usée qui pénètre dans la mosquée Abou-Bakr-Essadik.

LG Algérie

En dépit des décisions prises par le gouvernement pour le recrutement des chômeurs au sein des sociétés activant dans la région, les quotas réservés à Hassi sont infimes, estime un autre contestataire qui n’arrive pas à concevoir l’incapacité des autorités à trouver du travail pour seulement 500 jeunes chômeurs… “Nous demandons à ce que l’agence de l’emploi, Anem, veille jusqu’au recrutement effectif du postulant à l’emploi. Il ne suffit pas de lui donner un bulletin et de le laisser livré à lui-même sans qu’il ne soit retenu pour le poste de travail”, indique-t-il. L’absence de structures hospitalières, de médecins spécialistes se fait également sentir ici à Hassi-Messaoud, relève un autre frondeur, qui soutient mordicus que ses concitoyens sont mal soignés.

B. K