Des centaines d’étudiants en droit, système LMD (licence-master-doctorat), ont observé, hier, un rassemblement devant la fac centrale à Alger.
Leur revendication n’est autre que d’accéder au Master 1 sans conditions. 660 seulement sur 1700 étudiants ont pu accéder au Master 1, malgré que beaucoup d’entre eux répondent aux conditions fixées par l’Université d’Alger.
«Tous les étudiants de l’Algérie inscrits en système LMD ont le droit de passer au master sauf nous les étudiants d’Alger, l’administration n’a jamais pensé à notre avenir. Ils font bénéficier les étudiants qui viennent d’autres wilayas et les licenciés de l’ancien système » ; clament une étudiante, qui regrette l’interpellation de trois de ses camarades, pour la simple raison d’avoir dénoncé les agissements qui se font dans l’ombre par des responsables de l’Université d’Alger. » On ne sait pas comment fonctionnent ces commissions pédagogiques ? » « Comment procèdent-elles au classement des postulants ? » S’interrogent les manifestants qui se sont rassemblés au niveau de la place Audin quadrillée par les services de la police.
Ils disent avoir travaillé d’arrache-pied pendant ces trois années, soit six semestres, chacun comprend 16 modules, juste pour ne donner aucune chance à l’administration de leur suggérer de quitter les Amphis universitaires et « d’aller vendre des cacahuètes » ! Mais au bout du compte, ça été fait par les responsables de l’université d’Alger1, comme en témoignent certains de ces étudiants. « C’est de notre droit pourtant de le passer », fulmine un étudiant protestataire. Pour ceux qui ne le savent pas, les masters sont accessibles avec une licence LMD sans entretien préalable à au moins trois conditions. Primo, si la moyenne pondérée durant les 3 années du niveau licence est égale ou supérieure à 10/20. Secundo, il faut que l’étudiant ne soit jamais traduit devant un conseil de discipline.
Tertio, il doit cumuler un crédit de 180 points sur les six semestres du premier niveau, à savoir, Licence LMD. Il s’est avéré que la plupart de ces étudiants remplissent ces conditions, mais ne peuvent pas postuler à une formation en master. Il y a lieu de signaler que les étudiants de la Fac de droit de Ben Aknoun ont empêché l’accès aux bureaux, au personnel administratif, ainsi qu’aux classes de CAPA.
Selon l’un des étudiants, cette action est ouverte, elle a été menée pour protester contre leur exclusion des masters et exprimer leur colère contre le durcissement des mesures de passage au master. « Nous réclamons l’ouverture des masters pour tous les étudiants, soit ceux qui ont obtenu la licence de LMD ou classique, car les deux veulent poursuivre leurs études en master », a expliqué un autre manifestant. Pour rappel, ces mêmes étudiants ont protesté il y a une semaine, devant le rectorat pour faire entendre leur cri et réclamer la suppression des mesures d’accès au master, mais sans suite, disent-ils. Si les responsables expliquent le durcissement des conditions de passage au master par le déficit en places pédagogiques.
Ces étudiants exclus, par contre, dont le nombre s’élève à 1040, ne sont pas prêts de digérer le fait de quitter l’université contre leur gré avec un Bac+3, un niveau avec lequel, ils ne peuvent pas passer le CAPA. » Qui va nous accueillir ? Qui va nous employer ? » S’interrogent-ils, avant d’ajouter : » ils ont piétiné les instructions du président de la République qui a toujours insisté sur la prise en charge de l’étudiant « .
Ils sont tout à fait conscients qu’aucune entité de la Fonction publique, aucun employeur privé ne voudra d’eux ! En définitive, ces étudiants qui se plaignent d’être pris pour des cobayes, abordent leur avenir professionnel avec beaucoup d’appréhension, sachant pertinemment que le marché du travail exige au moins un Bac+ 4.
Par Rebiha Akriche
