Ils ont montré du caractère et de la personnalité : Les «Verts» passent le test malien avec succès et rassurent leurs fans

Ils ont montré du caractère et de la personnalité : Les «Verts» passent le test malien avec succès et rassurent leurs fans

Mené à chaque fois, à deux reprises, à la marque, le «Club Algérie» a su trouver les ressources nécessaires pour remonter la pente, avant de signer un précieux succès qui lui permet, d’abord et avant tout, surtout, de gagner en sérénité et en confiance. En inscrivant trois buts, l’attaque rassure-même si la défense, sur deux erreurs d’inattention a montré quelques difficultés à résister face aux rushs adverses, dans un contexte difficile marqué par une chaleur suffocante et un taux d’humidité élevé. Rien de bien grave toutefois. On peut le penser à moins d’une semaine avant de passer à la dure ascension du sommet du continent

Attention … derrière !

Du moins bon? Sûrement. Du bon, voire du très bon ? Bien sûr. Le moins bon c’est ce début de match plutôt laborieux et un but encaissé trop tôt, dès la 20e minute. C’est aussi ce deuxième venu à un moment (68e) où l’équipe se mettait en place en s’oubliant un peu, le coach Belmadi regrettant, par exemple, que son arrière-garde, manquant de concentration, commettant l’irréparable (penalty bien transformé par Traoré qui ne tremblera pas en exécutant sans rémission M’Bolhi, qui va d’ailleurs remettre ça en doublant la mise suite à un corner) une 1ère fois avant de s’absenter carrément en abandonnant son dernier rempart sur le tir en coin qui les obligera à nouveau de courir à nouveau derrière le score. Le bon, ou le très bon (on optera pour les deux), c’est cette assurance démontrée quand il fallait faire face à la difficulté imposée par un sparring-partner de bon niveau et qui venait, quelques jours auparavant, de tenir en échec le champion d’Afrique en titre, le Cameroun, en alignant (en prévision du test algérien?), pratiquement son équipe «B» selon les infos en notre possession.

Du bon ou du très bon? Evidemment que cela se situe (grosse satisfaction même et le staff technique doit apprécier, applaudir même) sur le plan mental et cette belle réaction à chaque fois que l’équipe était en difficulté avec un tableau d’affichage défavorable avec lequel elle composera avec le calme exigé dans ce genre de circonstances, avant de reprendre à chaque fois les choses en main et s’imposer à l’arrivée. Le moins bon, coach Belmadi ne le voit pas autrement que par ces mots qui veulent tout dire avec des erreurs d’appréciation qu’il lui faudra, comme il le suggère indirectement, au plus vite avant le match d’entame de CAN contre le Kenya le 23 juin où il ne faut surtout pas se rater. On l’écoute : «On s’est créé pas mal de bonnes occasions (ça fait partie du bon, voire du très bon, ndlr ?), sauf qu’on a pris deux buts sur des coups de pied arrêtés (le moins bon, un registre qu’il faudra revoir et bien étudier face à des sélections africaines qu’on sait excellentes dans le domaine, re ndlr) et contre le cours du jeu.

Celui pris sur corner, on aurait clairement pu l’éviter. Sans compter le penalty.» En plus clair, cela n’a pas aussi bien marché en défense comme il l’espérait. Avec la précision que le client malien, loin d’être tombé de la dernière pluie (physiquement au top avec des joueurs bien en jambes et doués techniquement) est arrivé au bon moment avant le départ pour Le Caire et l’entame de la compétition. En mettant en lumière quelques lacunes toutefois en mesure d’être corrigées, faciles (on l’espère) à surmonter lorsqu’il faudra passer aux choses sérieuses contre de redoutables attaquants, à l’exemple de l’armada sénégalaise menée par le virevoltant Sadio Mané à surveiller comme du lait sur le feu et capable de désarçonner n’importe quelle défense.

Delort en… barre

Une erreur fatale (elle aurait pu être évitée, on ne sait pas on n’a pas vu le match mais ça doit l’être puisque le driver national a insisté sur l’action qui a amené le penalty adverse et l’installation de quelques doutes déjà vivaces parmi le groupe (et pas seulement, sans doute), surtout après la partie mi-figue mi-raisin livrée à de modestes Burundais aux anges d’avoir accroché des stars comme les Mahrez, Brahimi et autres mais qui auront servi à relever quelques insuffisances, puis une autre (sans conséquences s’agissant d’une joute amical, sauf qu’il fallait y mettre l’accent, ce que Belmadi n’a pas omis de signaler pour secouer ses défenseurs invités directement, et on peut croire qu’il s’est bien fait entendre dans les vestiaires en recadrant un peu tout le monde à cause de deux erreurs de débutants apparemment, à faire plus d’efforts sur ce plan) qui déstabilisera le reste des troupes dans l’obligation d’élever le niveau en se montrant autrement plus en éveil derrière, plus compact au milieu et surtout plus incisif devant.

En mettant plus de cœur à l’ouvrage. En se montrant opportuniste à la conclusion de certains jolis mouvements offensifs, quoique Belmadi, difficile à satisfaire (on le comprend aisément et il sait de quoi il parle) et s’il salue la belle réaction de ses joueurs, regrette ces belles occasions engrangées à cause de défaillances dans le dernier geste en soulignant, entre autres, que «le score aurait pu être plus lourd, le succès beaucoup plus éclatant». Avec des propos clairs en mesure de secouer encore plus ses attaquants qui ont, à des moments difficiles, pu trouver la faille et prouver, encore une fois, qu’ils ont du talent à l’exemple du nouveau buteur-maison des «Verts», Bounedjah qui se montre désormais insatiable et n’en finit plus d’affoler les compteurs en se montrant à chaque fois décisif, de Belaili qui n’en rate plus une de donner raison à son sélectionneur en s’imposant comme un des pions majeurs sur son échiquier après avoir (toutes proportions gardées, en ajoutera) décidé de porter le costume de titulaire indiscutable (en tout cas, son expérience africaine plaide pour lui en plus de son bagage qui ne laisse pas indifférent les puristes) et du tout beau nouvel arrivé, le Montpelliérain Andy Delort, qui s’avère une bonne pioche, lui qui mettra à profit son incorporation en seconde période de jeu pour mettre d’accord tout le monde sur ses intentions en se mettant bien en évidence sous la forme dune belle réalisation (le but de la victoire, qui plus est et ça comptera pour le reste de son aventure avec l’E.N), non sans dissiper ainsi d’éventuels doutes quant à son intégration (plus que réussie, sous tous rapports, et c’est tant mieux pour un groupe quelque peu perturbé par l’affaire Belkebla, suivie du départ précipité du préparateur physique, «Dalal») et offrir des solutions supplémentaires à une ligne d’attaque que toutes les formations du continent craignent.

Du beau monde devant

En mesure de tout renverser sur son passage. Belmadi donc sur certains ratés et des regrets évidents: «On s’est créé pas mal de bonnes occasions, trois réelles occasions franches de trouver le chemin des filets adverses et, jusqu’à maintenant, je me demande comment on a pu les rater.» Avant de rallier le pays des Pyramides, le 1er erresponsable technique algérien en reparlera sûrement avec ses poulains. Notamment sur ce qui n’a pas bien marché dans les trois compartiments de jeu avec des hésitations derrière, des couacs dans l’entrejeu dus en grande partie à l’intensité du jeu imposée par des conditions climatiques éprouvantes, ajoutées à l’abattage physique d’un vis-à-vis rompu à ce genre d’exercice, et une attaque où, également, plusieurs variantes ont été essayées et qui a manqué (toujours selon l’appréciation du coach) de visibilité dans le dernier geste mais qui enregistre, avec satisfaction, l’arrivée en fanfare d’un nouveau nom décidant de frapper d’entrée les esprits et gagné de précieux points avant le début du prestigieux tournoi, Delort, tout en confiance (pourvu que ce soit contagieux pour le reste de ses camarades) s’illustrant, à la satisfaction de tous, par un but carrément en … OR, puisqu’il donnera le succès à sa nouvelle sélection, qui achève ainsi sa préparation sur ce qu’on peut appeler de bonne note. Du moins bon, du bon et du très bon même.

Pour dire que tout n’a pas été parfait dans une sortie où il fallait d’abord éviter de mauvaises surprises comme les blessures. Une sortie tombée au bon moment face à des «Aigles» maliens fidèles à leur football et qui ont donné bien du fil à retordre aux Mandi, Belamri,Bensebaïni et autres Atal ou Farès, voire M’Bolhi bien remis de sa bourde contre le Burundi en payant cash son manque de compétition, ce qui a poussé, sans surprise, son entraîneur à lui faire appel à nouveau. Une défense appelée à plus d’homogénéité et de solidité, si ne ce n’est pas de la solidarité (c’est valable pour toute la troupe qu’attend une mission des plus compliquées dans un football africain «en progression fulgurante», dixit Belmadi) assurément, non sans mettre l’accent sur les insuffisances constatées au milieu en l’absence de grandes solutions, même si les Guedioura, Abeid, Feghouli et Bennacer, enrôlés à tour de rôle, n’auront pas déçu selon les présents sur place, ou sur cette attaque constituée de grands noms (Brahimi, Mahrez, qui ont chacun joué une mi-temps, et Belaili qui a su prendre ses responsabilités en inscrivant un but et en livrant une passe décisive, Bounedjah en sérial-buteur patenté ou Delort, dont on ne regrettera finalement pas l’arrivée à bien analyser la réaction toute de justesse, de Belmadi) qui a les moyens de faire mal à n’importe quelle défense et peut permettre à l’Algérie de réaliser un rêve vieux maintenant de trois décennies en allant se poser enfin sur le toit de l’Afrique. En ces moments troubles que vit notre pays, le peuple veut la victoire finale.

Croit dur comme fer en cette équipe qui a les moyens, n’est-ce pas Belmadi, de ses objectifs. Ou prétentions.

Par Azouaou Aghiles