Ils ont marché hier à Alger: Les avocats sortent de leur réserve

Ils ont marché hier à Alger: Les avocats sortent de leur réserve
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Après les gardes communaux qui ont réussi de marcher dans la Capitale le mois de mars dernier, c’est au tour des robes noires de réussir leur marche. Ils étaient des centaines à répondre à l’appel du Conseil de l’ordre des avocats d’Alger. Ils se sont donné rendez-vous au tribunal de la rue Abane Ramdhane.

C’était vers 13h30 que les premiers groupes d’avocats ont commencé à quitter le tribunal pour entamer leur marche vers le siège de l’Assemblée populaire nationale (APN). Les brigades anti-émeute qui ont bouclé les lieux n’ont pas pu empêcher les avocats d’Alger de marcher.

Au début, les éléments de la police ont bloqué la porte de tribunal empêchant les autres groupes d’avocats de rejoindre ceux qui sont déjà dans la rue. L’intervention musclée des brigades anti-émeute a donné suite à des affrontements entre les deux parties. L’on dénombre même des blessés légers du côté des avocats.

Ces derniers ont réussi à forcer le dispositif policier après avoir assisté à la conférence de presse animée à l’intérieur du tribunal par le maître Abdelmadjid Selini. Une fois dans la rue, les robes noires ont entamé leur marche vers l’APN. Encadrés par les éléments de la police, les avocats scandaient des slogans à travers lesquels ils dénonçaient le mutisme de leur tutelle par rapport à leurs revendications.

Ils criaient leurs ras-le-bol quant au projet de loi régissant le métier des avocats qui menace, selon eux, l’indépendance du droit de la défense et les droits des justiciables. Ayant observé une grève mercredi dernier, comme signe de contestation dudit projet, les avocats ont radicalisé leurs actions en organisant une marche du tribunal Abane Ramdhane vers le siège de l’APN.

Au niveau de l’Hôtel Essafir, les éléments de la police ont bloqué la rue Assellah Hocine qui mène au siège de l’APN. N’ayant pas pu forcer le dispositif policier mis en place, les avocats n’ont d’autre solution que changer d’itinéraire en empruntant le boulevard du front de mer pour atteindre le siège de l’APN. Chose qu’ils ont réussi à faire.

Une fois arrivés au siège de l’APN, les contestataires ont observé un sitin qui a duré environ une demiheure. Sur place, les robes noires ont appelé au départ du ministre. «Nous réclamons la justice à l’intérieur de la justice », ont-ils scandé à gorges déployées. Les avocats ne comptent pas mettre fin à leur mouvement de contestation avant la satisfaction pleine et entière de leurs revendications.

Ils menacent de paralyser totalement la justice, si la tutelle continue à faire la sourde oreille. «Un État de droit c’est celui qui a une justice forte», disent-ils.

Dans la déclaration à la presse, Abdelmadjid Selini a invité ses camarades avocats à lire le projet de loi portant organisation de leur profession. À cet effet, il a demandé au conseil de l’union de charger les fédérations régionales des avocats de soumettre leurs projets aux assemblées générales pour débat et approbation.

Lynda Mellak