Ils ont manifesté à Ghardaïa et à Laghouat, Les chômeurs en colère

Ils ont manifesté à Ghardaïa et à Laghouat, Les chômeurs en colère

À l’appel de la Coordination nationale des droits des chômeurs (CNDDC), quelques dizaines de jeunes, en majorité des diplômés universitaires, originaires des daïras et communes de Ghardaïa et de Metlili, encadrés par les “vétérans locaux”, ont organisé, hier, un sit in devant les grilles de l’APC de Ghardaïa étendant leurs banderoles sur le parvis, reprenant à gorge déployée les traditionnels slogans propres aux chômeurs des régions du Sud.

Bien alignés sur le vaste et large trottoir attenant à la mairie et au tribunal de la ville de Ghardaïa, ils n’ont à aucun moment gêné ni la circulation ni le flux des passants empruntant cette avenue très fréquentée de la ville. Même les forces de sécurité, d’habitude promptes à se déployer au moindre rassemblement, se sont faites très discrètes.

Très bien organisés et munis d’un mégaphone, les protestataires n’ont eu de cesse de réclamer le respect des engagements pris par les autorités de leur attribuer des postes d’emploi, pendant qu’une dizaine d’entre eux soulevaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : “Halte à la hogra”, “Nous ne demandons que du travail et de la dignité”, “Nous sommes tous des Algériens”, mais surtout celles dénonçant la gestion du dossier de l’emploi par les responsables locaux, notamment le directeur de l’emploi de la wilaya de Ghardaïa, et surtout le directeur de l’Anem de Ghardaïa auquel tous les griefs d’une gestion catastrophique sont reprochés.

Hamdane Abdessalam, le cœur gros, affirme que pour Metlili, la gestion chaotique au niveau de l’agence locale de l’emploi a poussé “les jeunes à appeler à radicaliser leurs positions, ce que nous sommes arrivés jusque-là à éviter. Mais jusqu’à quand pourrons-nous les retenir ?” Sur ce, prenant le mégaphone, Moussa Bensaha lance à l’adresse des passants : “Nous sommes des Algériens à part entière et à aucun moment nous n’avons demandé la partition de l’Algérie. Bien au contraire, nous défendrons le pays de nos ancêtres jusqu’à notre dernière goutte de sang.” Et d’ajouter : “Nous sommes plus nationalistes que ceux qui nous accusent de tous les maux. Nos parents se sont sacrifiés pour ce pays et nous en faisons autant.” Avant de lever le piquet dans le calme, les organisateurs ont déclaré qu’ils vont se concerter entre eux pour décider des autres actions à mener au chef-lieu de wilaya avec les chômeurs des 13 communes de la wilaya de Ghardaïa, toutes communautés confondues (ibadites et malékites).

LG Algérie

Par ailleurs, la place de la Résistance, située au quartier Al-Maâmoura, à Laghouat, chef-lieu de wilaya situé à quelque 400 km au sud d’Alger, a été le point de ralliement de plusieurs dizaines de jeunes chômeurs venus manifester leur colère en guise de dénonciation du gouvernement “qui n’a pas tenu ses promesses”, selon les manifestants. Promesses relatives principalement au droit au travail.

La manifestation, qui se veut pacifique selon les organisateurs, a été encadrée par les éléments du bureau local de la coordination du Comité national de défense des droits des chômeurs. “Le droit au travail et l’arrêt des poursuites judiciaires contre les chômeurs”, “non à l’exclusion sociale” sont autant de slogans clamés par des manifestants. Une motion appelant à la poursuite du combat dans les jours à venir a été lue par les organisateurs avant d’appeler les manifestants à lever le camp et de se disperser dans le calme.

Il est à signaler que les animateurs du bureau local de l’Association nationale pour la défense du droit au travail et la promotion de l’emploi ont rendu, le 25 du mois en cours, une déclaration, dont Liberté détient une copie, dans laquelle ils se démarquent de l’appel à la marche lancé par le Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDC).

Par ailleurs, le chef-lieu de la wilaya de Ouargla n’a pas été à l’écart. La fermeture de la route à l’aide des moyens de fortune avant-hier soir (jeudi) aux environs de 15h30 était un signe annonciateur de la manifestation. En effet, plusieurs dizaines de jeunes chômeurs se sont amassés hier à la placette de l’APC pour crier leur déception quant aux promesses des pouvoirs publics.

L. Kachemad/BOUHAMAM AREZKI