Ils ont été ramassés dans la décharge publique d’el kerma, deux jours après sa fermeture,Des produits cosmétiques périmés en vente à Oran

Ils ont été ramassés dans la décharge publique d’el kerma, deux jours après sa fermeture,Des produits cosmétiques périmés en vente à Oran

C’est une information à effet d’une bombe et qui devrait alarmer les services de la direction de la santé publique ainsi que leurs homologues de la direction du commerce à Oran.

En effet, des produits cosmétiques périmés et donc d’une extrême dangerosité sont en vente dans les différents commerces de ce type d’articles à Oran. Ces produits proviennent de la décharge d’El Kerma où ils ont été ramassés par de jeunes et moins jeunes enfants, 02 jours après sa fermeture et sa délocalisation vers Hassi Bounif et ce, en vertu d’un arrêté émanant de la wilaya.

Ainsi et parallèlement à l’entrée en vigueur de cet arrêté, des représentants de la société civile ont empêché le déchargement de plusieurs tonnes de déchets contenant d’importantes quantités de produits cosmétiques au niveau de l’ancien site de la décharge publique qui se trouve à El Kerma. Du coup et en violation de l’arrêté du wali portant fermeture de cette dernière, des camions ont déchargé leurs déchets au bord même de la voie express.

Outre le non-respect de l’arrêté de wilaya, le plus grave dans la situation réside dans le fait que ces ordures contenaient de grandes quantités de produits cosmétiques périmés, laissés à la portée des enfants qui y ont trouvé ainsi une opportunité de «s’enrichir », tout au moins pour la journée. Plusieurs d’entre eux ont pu facilement accéder à tous ces déchets déversés sur la voie publique et ont donc ramassé les articles cosmétiques périmés et ce, dans le but de les revendre sur le marché informel à des prix dépassant toute concurrence.

Parmi ces produits, on notera la présence de flacons contenant de la poudre noire servant à tracer les yeux et portant la marque commerciale «Prémium Khôl», importés des Emirats arabes et dont la date de péremption est le mois d’août 2010.

Ce même produit, mais portant cette fois-ci, la marque commerciale «Nour El Khôl», importé de Dubaï et conditionné dans des grands cartons, était aussi jeté sur la voie publique et donc mis à la portée des enfants qui ont presque tout ramassé. Il y avait aussi d’autres produits de maquillage tels que des rouges à lèvres, périmés également.

Tous ces produits ont été proposés aux consommatrices de maquillage sur le marché informel, à des prix défiant toute concurrence et ne dépassant pas les 50 dinars. Selon un ophtalmologue de la clinique Belazreg, située sur le front de mer, plusieurs victimes de l’utilisation de ce type de produits non conformes aux normes sanitaires ont déjà été enregistrées et la plupart d’entre elles risquent purement et simplement perdre la vue.

Si des produits périmés tombent dans les mains de certains enfants «aventuriers» et inconscients de la gravité de leurs actes et finissent par être proposés aux consommatrices, c’est surtout parce que les importateurs de ces produits violent la réglementation leur exigeant de détruire tout produit périmé, qu’il soit alimentaire ou cosmétique.

Ce type d’opérations doit se faire en présence du propriétaire de la marchandise périmée, des services de l’environnement et ceux de la gendarmerie. Une fois détruite, ces marchandises doivent être enfouies à une profondeur minimale de 06 mètres et ce, en vertu de la réglementation en vigueur.

Sur un chapitre plus général, il faut savoir que les produits cosmétiques importés en Algérie sont généralement contrefaits et représentent déjà un danger pour la santé des utilisateurs. La chute de cheveux, les allergies et une multitude de problèmes de peau sont entre autres des problèmes générés par l’utilisation de produits cosmétiques par la population féminine en Algérie.

Le constat n’est plus à confirmer et les consommatrices n’ignorent pas les dangers mais ne peuvent pas s’en passer. Les pratiques commerciales en Algérie ont un principe: le non-respect du rapport entre la valeur de la marchandise et sa qualité. Les commerçants se sont accoutumés à réaliser d’énormes gains, en contrepartie de services et de marchandises de très mauvaise qualité.

La règle est la même pour tous les secteurs. Le marché des produits cosmétiques représente un créneau porteur pour les détaillants ainsi que pour les grossistes. L’anarchie qui règne dans le marché des cosmétiques en Algérie prend une ampleur de plus en plus alarmante et à Oran, comme partout en Algérie, le marché des produits cosmétiques est quasi-dominé par “le made in China”.

Les fausses étiquettes sont l’associé complice dans le commerce des produits frelatés alors que toutes les clientes ne sont pas en mesure de détecter le vrai du faux, après l’usage du produit. Selon des données récentes, «70% des articles cosmétiques commercialisés localement sont contrefaits et 20% des ateliers ou laboratoires qui produisent des articles cosmétiques activent clandestinement». Les utilisateurs de ces produits de beauté sont donc de plus en plus exposés au danger de maladies dermatologiques.

ATTENTION, VOTRE BEAUTÉ PEUT VOUS COÛTER CHER

Les dermatologues algériens tirent la sonnette d’alarme. En effet, de nombreux produits cosmétiques importés sont de composition douteuse et peuvent provoquer des problèmes de peau, allant de simples gratouilles jusqu’aux eczémas et allergies. Les spécialistes indiquent que dans les 20 dernières années, ce type d’allergie est devenu deux fois plus fréquent.

L’association des dermatologues algériens par la voix de son président, le professeur Ismaïl Benkaïdali, ne cesse d’attirer l’attention des consommateurs. Cette association indique que certains ingrédients entrant dans la composition des produits cosmétiques peuvent en effet causer des réactions allergiques chez certaines personnes. Le phénomène des produits contrefaits a pris de l’ampleur, n’épargnant ainsi aucun domaine.

Dans d’autres cas, des eczémas et de multiples réactions allergiques à des parfums et autres produits ne répondant à aucune norme ont été signalés. Selon les spécialistes, les victimes de ce type de produits doivent signaler les commerçants, vu que ces derniers échappent à tout contrôle et par leur comportement nuisent à la santé du consommateur qui ne doit pas se contenter de se confiner dans son rôle de victime.

S. Bekaddar / S.A